Zad du Lien : 3 convocations et plusieurs interdictions de paraître sur les communes

Le Poing Publié le 5 novembre 2021 à 19:26 (mis à jour le 6 novembre 2021 à 18:31)
Image d'illustration. "Le Poing"

C’est à 16h00 ce vendredi 5 novembre que les 3 dernier·es interpellé·es de la Zad du Lien sont sorti·es du Tribunal Judiciaire avec une convocation pour installation en réunion sur des terrains privés, voies de fait sur des dépositaires de l’autorité publique, opposition par violences à l’exécution de travaux publics. Quelques heures plus tôt étaient sorti·es au compte-goutte 10 autres activistes interpellé·es hier, la plupart avec une interdiction de paraître pendant 6 mois sur les communes de Grabels et Combaillaux et évitant de peu des comparutions immédiates qui auraient à coup sur, alourdi les sanctions. Les soutiens étaient sans nouvelle d’une 14ème personne.

Réseaux de solidarité et état de droit(e)

Depuis hier et petit à petit les zadistes et leurs soutiens réussissaient à se retrouver, mettre en place un réseau de solidarité pour des solutions d’hébergement, des avocats de confiance, des habits pour celleux n’ayant pas eu la chance de récupérer leurs affaires pendant la perquisition/destruction de la ZAD par les gendarmes hier, récupérer les chiens placés à la fourrière et connaissant le même sort que leurs humains.

Dans l’attente des dernier·es camarades encore enfermé·es on échange également sur les interactions de deux mondes : celui de la marge qui dérange, et celui de la matraque et de l’ordre. On se gausse d’entendre le récit du camarade narrant comment les gendarmes attrapaient du bout des doigts et avec des gants les habits du free-shop de la ZAD. On s’offusque lorsque A. nous raconte ce que son avocat commis d’office hier s’est permis de dire. A l’inculpé qui ne demandera que ses droits à son avocat commis d’office ce dernier lui dira donc que lui, les seules valeurs qui lui importent sont “le travail, la famille et la patrie”. Oui, vous avez bien lu, les valeurs du Maréchal Pétain. De même, le défenseur reprochera à son client de lui faire perdre sa journée avec leurs causes de zadistes, “vous ne faîtes pas honneur à votre pantalon aux motifs treillis. mon grand-père, lui, le portait pour des bonnes causes, pas comme vous”. A. lui demandera a plusieurs reprises ses droits, sans succès.

Si l’ensemble des interpellé·es s’en est sorti sans trop de frais alors même qu’iels semblent représenter aux yeux du préfet et du département une menace affreuse, c’est sans doute aussi grâce à la grande fragilité sur laquelle toutes ces interventions semblent reposer. Selon nos informations, il n’y aurait eu aucun dépôt de plaintes des propriétaires des terrains occupés. De même, le défrichement de la zone juste devant la ZAD semble être pure provocation du département puisqu’il a nécessité un arrêté spécial et que les travaux du dernier tronçon démarre de l’autre côté, à St Gely du Fesc, près du Mégarama. Face à cet état répressif, prêt à raser la moindre herbe folle poussant sur le chemin, connaitre ses droits lors d’une interpellation reste primordial. On ne le répétera jamais assez : garder le silence, refuser les comparutions immédiates, sont les seuls outils qui permettent de bien préparer sa défense et de s’éviter des peines injustes.

Ne reste plus qu’à espérer que ces “opérations judicaires” dont s’est félicité le préfet, soulève une contestation digne des grandes parades du Bure, à commencer par le rassemblement de demain, samedi 6, à 11h devant la préfecture porté par le SOS Oulala et qui devrait réunir large : des associations, aux élu·es en passant par des zadistes.

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