Affaire Pétel : police complice, enfumage de la ministre, profs agresseurs identifiés

Le Poing Publié le 24 mars 2018 à 18:59 (mis à jour le 27 février 2019 à 13:44)

Vingt quatre heures après l’agression d’étudiants par une milice cagoulée et armée, Philippe Pétel, le doyen de la faculté de droit et de science politique de Montpellier accusé d’avoir commandité l’attaque, a démissionné. De nombreuses questions restent toujours en suspens. Philippe Pétel va-t-il être mis en examen ? Les professeurs identifiés comme des assaillants vont-ils être radiés ? Les policiers accusés d’avoir protégé la milice vont-ils être inquiétés ?

Démissionné mais pas radié

« Je ne suis coupable de rien » affirme Philippe Pétel dans sa lettre de démission envoyée aux membres du personnel de l’université de Montpellier.(1) Le matin même, il se pavanait pourtant devant les micros de France 3 : « Ils [les agresseurs] ont voulu se défendre et je ne peux pas les en blâmer. […] Je les approuve totalement ».(2) La ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal a missionné une enquête de l’inspection générale de l’administration de l’éducation et de la recherche qui n’a pas de valeur judiciaire. Philippe Pétel n’a même pas été radié, ce qui signifie qu’il pourra toujours exercer en tant que professeur de droit. Le procureur de la République de Montpellier a indiqué que le parquet de Montpellier « a ouvert une enquête pour des faits de violences en réunion et avec arme », mais sans citer nommément Philippe Pétel.(3) N’importe quelle personne lambda accusée d’avoir commandité une attaque envoyant plusieurs personnes à l’hôpital aurait été arrêtée, perquisitionnée, placée en garde à vue et déférée devant le parquet, avec un éventuel placement en détention provisoire.

Professeurs identifiés

Plusieurs étudiants en droit ont reconnu certains de leurs professeurs sous les cagoules. Philippe Pétel a avoué lui-même que « parmi les personnes cagoulées, oui, c’est possible qu’il y ait un prof de droit, c’est possible ».(4) Un étudiant a identifié « un professeur en droit civil et un professeur d’histoire du droit. »(5) Selon nos informations, au moins un étudiant serait prêt à porter plainte contre eux.

Policiers impliqués

Plusieurs témoignagnes accablent les policiers : « La police n’a pas arrêté ces hommes [les agresseurs]. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. » Un article publié sur le site d’extrême-droite « Réseau libre » revendique cette collusion avec la police : « Le doyen de la fac et les vigiles de l’université ouvrent le chemin à une quinzaine de costauds, cagoulés, planches de bois et barres de fer en mains […]. Le commando est ensuite aimablement raccompagné vers la sortie, remplacé par quelques policiers ».(6)

« Ce sont des petits gars du GUD »

Dans ce même article, on peut lire : « Selon nos infos, ce sont des petits gars du GUD qui ont fait le boulot, à la demande du Doyen que nous félicitons pour sa détermination ! ». Le GUD (Groupe Union Défense), organisation étudiante fasciste réputée pour ses actions violentes, n’est pourtant pas connu pour être présent à Montpellier.

Sources :

(1) « Philippe Pétel, doyen de la fac de droit de Montpellier : “Je ne suis coupable de rien” », Midi Libre, 24 mars 2018
(2) « Montpellier : des étudiants occupant la fac de Droit passés à tabac par des hommes cagoulés », France 3, 23 mars 2018
(3) « Fac de Montpellier : enquête judiciaire et administrative après l’évacuation violente d’étudiants », Le Parisien, 23 mars 2018
(4) « Le doyen de la fac de droit de Montpellier a-t-il fait rentrer des militants cagoulés pour tabasser les bloqueurs ? » CheckNews de Libération, 23 mars 2018
(5) « Evacuation violente de la fac de Montpellier : le doyen a démissionné », Libération, 23 mars 2018
(6) « Fac de Montpellier: Une bonne raclée à la vermine gauchiste », Réseau libre [site d’extrême-droite], 23 mars 2018

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