Millau : les renseignements territoriaux à l’origine des identifications des verbalisés du mouvement social
Soutenue par un rassemblement au pied de la sous-préfecture de la ville de Millau, une délégation issue de la convergence millavoise, rassemblement des différentes parties du mouvement social de la ville, était venue chercher ce lundi 15 juin une réponse à la question suivante : comment les verbalisés du mouvement social ont-ils été identifiés ? Par les renseignements territoriaux, assistés d’autres policiers ! C’est la réponse qui a été donnée par le sous-préfet de l’Aveyron et le chef de la police locale à la délégation.
Dès le fin du confinement, le 12 mai, plus d’une centaine de personnes se retrouvent place de la Capelle pour une manifestation, dans le respect des gestes barrières. Quelques jours plus tard, le 15, quelques dizaines de personnes se rejoignent à nouveau sur la place, dans l’espoir d’y tenir une assemblée de lutte, par groupes de dix et masques vissés sur le nez. La palabre est très vite dispersée par un nombre assez impressionnant de policiers, qui procéderont à deux verbalisations sur place.
Une dizaine de jours après la manif du 12 mai, une trentaine de participants reçoivent à domicile une amende de 135 euros, pour avoir bravé l’interdiction de manifester. Les membres de la convergence millavoise s’interrogeaient d’autant plus sur les moyens mis en œuvre pour verbaliser à postériori que certains des « mis à l’amende » ne sont pas des habitués des rassemblements à Millau. Une forme d’indulgence pour le commandant local de la police, qui a rappelé pendant l’entretien que les manifestations non déclarées sont passibles de peines allant jusqu’à 7500e d’amende et 6 mois de prison.
Le 13 juin des centaines de personnes se sont retrouvées pour protester contre cette criminalisation du mouvement social. La convergence millavoise compte bien dans les jours et semaines à venir continuer la mobilisation, et obtenir peut-être l’invalidation de ces amendes.
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