Réforme des retraites : dans les établissements scolaires de La Paillade et du Petit Bard, on prépare la suite
Une assemblée générale des personnels de l’éducation contre la réforme des retraites a eu lieu ce lundi 23 janvier entre midi et deux au collège des Escholiers de la Mosson à Montpellier, regroupant des salariés mobilisés des établissements scolaires de La Paillade et du Petit Bard. Après le raz de marée du 19 janvier, ils se préparent pour la suite.
Ils étaient une trentaine, dans la salle des animations pédagogiques du collège des Escholiers de la Mosson, en assemblée générale interdegré. Des personnels de l’Éducation Nationale des établissements montpelliérains de La Paillade et du Petit Bard mobilisés le 19 janvier contre la réforme des retraites, se préparant pour la suite.
Dans la salle, beaucoup de syndicalistes, mais pas que. Aux Escholiers la grève a été particulièrement massive le 19, avec 83% de grévistes (70% pour toute l’Éducation Nationale à l’échelle du pays).
« Ce mouvement, on peut le gagner. Parfois les grèves ont été lancées avec valeur de témoignage, sans réelles perspectives de victoire, c’est vrai. Mais là on a une vraie fenêtre ouverte pour faire reculer le gouvernement. », veut convaincre un syndicaliste de Sud Éducation. L’enthousiasme semble partagé par une opinion publique très largement hostile à la réforme et solidaire du mouvement qui débute. Un sondage Odoxa – Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro et publié ce vendredi 20 janvier avance que 60% des français seraient optimistes quant à la capacité du mouvement social d’imposer à minima des concessions conséquentes au gouvernement. C’est qu’entre 1,5 et 2 millions de personnes ont manifesté dans toute le France, dont 25 000 à Montpellier. Assez pour faire de cette journée une des plus larges mobilisations de rue de ces trente dernières années. L’intersyndicale appelle à une nouvelle journée interpro le 31 janvier, tandis que les plans de bataille se multiplient dans l’énergie, le pétrole ou le rail.
Dans l’assemblée des Escholiers, chacun évalue ses capacités de mobilisation, et celles de ses collègues. Beaucoup insistent sur la nécessité d’une grève reconductible pour participer à l’instauration d’un rapport de force dur avec le gouvernement. La fédération Sud Éducation a appelé à une grève reconductible à partir du 31 janvier, alors que la CGT Éduc’Action appelle « à amplifier la grève et les manifestations et à construire la reconduction dès le 31 ». La FSU, majoritaire, reste plus prudente et mets en avant l’échec du mouvement de 2003 contre la réforme des retraites version Fillon, avec plus d’un mois et demi de grèves infructueuses.
Un assistant d’éducation de l’établissement s’inquiète de l’état des caisses de grève. Celle du collège en question se porte plutôt bien, avec déjà plusieurs centaines d’euros récoltées. D’autant que les différents syndicats implantés ici ont leur propre caisse de grève qui couvrent leurs adhérents. Une instit d’un établissement du Petit Bard prend la parole : « Nous on est un noyau dur bien mobilisés, mais on est pas très convaincus par la reconduction de la grève. Les caisses de grève servent en priorité aux plus bas salaires. A titre personnel je suis mère célibataire avec trois enfants, je ne peut pas me permettre trop de jours sans salaire dans le vent. Ce qui ne veut pas dire qu’on en peut pas se mobiliser autrement. »
« Après chaque situation est particulière. Mais d’une manière générale les caisses de grève dans l’Éducation Nationale sont d’habitude suffisamment bien remplies pour vraiment amortir le coût des grèves. En 2019 tous les grévistes montpelliérains de l’éducation qui en ont fait la demande on pu être indemnisés de la moitié de leurs jours de grève. », répond un autre syndicaliste de Sud.
Consensus par contre pour faire de la journée du 31 une nouvelle mobilisation de masse. « Ce qui n’est pas forcément gagné d’avance, malgré cette brillante première journée. », commente quelqu’un. Des rendez-vous sont pris pour convaincre personnels, parents d’élèves et habitants du quartier.
Une assemblée générale des personnels de l’éducation de toute la ville aura lieu dans la foulée de la prochaine manif interpro du 31 (sur Montpellier elle partira à 11h de la place Zeus), à la Maison des Syndicats à partir de 15h. De son côté, l’assemblée « Montpellier contre la vie chère » appelle également à une assemblée ouverte à toute personne quelle que soit sa profession, syndiquée ou non, à 14h au kiosque de l’Esplanade Charles de Gaulle.
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