Interpellations pendant le mouvement des Retraites : affaires renvoyées
Les quatre personnes qui devaient comparaitre ce lundi 26 et ce mercredi 28 juin au Tribunal de Montpellier ont de nouveau rendez-vous devant la barre en septembre de cette année… et de l’année prochaine.
Une première personne interpelée le 30 mars dernier alors que la manifestation se terminait dans le calme était appelée a comparaitre ce lundi 26 juin pour “dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes”. L’audience s’annonçait chargée puisque son président jugeait à la louche vingt heures nécessaires pour traiter l’ensemble des affaires, en en renvoyant certaines directement. Et des affaires qui faisaient paraitre celle pour laquelle Le Poing se trouvait là, bien dérisoire. C’est que sur le feuillet à l’entrée de la salle d’audience, il y avait pléthore d’affaires d’agressions sexuelles, en particulier sur personnes mineures. Et une autre, qui occupa près de deux heures de l’après-midi en pleine panne d’électricité générale. Un drame tristement banal d’homicide involontaire d’un tout jeune homme, dont la famille très émue était là, présente en nombre, percuté par une conductrice par faute d’inattention voilà près de deux ans. Au terme de ce jugement douloureux, c’est à nouveau l’appel à candidatures pour les renvois. Le dossier qui nous amenait là est renvoyé, remisé dans le chariot à roulettes, n’en déplaise au ministère public qui se soulagera sans doute du maintien du contrôle judiciaire sur son prévenu. En l’état : interdiction de manifester jusqu’à la nouvelle audience. Prévue le 9 septembre … 2024. Le tribunal sera-t-il en meilleure santé à cette date ?
Il ne l’était en tout cas pas plus ce mercredi 28 septembre au matin où comparaissait trois étudiant·es interpellé·es le 11 avril dernier, toujours en marge du mouvement contre la réforme des retraites pour “pénétration, circulation ou stationnement dans une partie de la voie ferrée ou de ses dépendances”. Un 11 avril où, à l’appel de syndicats, plusieurs dizaines de personnes avaient envahies les voies SNCF perturbant le trafic, ce qui aurait causé plusieurs heures de retard. (Oui, on sait, la SNCF se débrouille très bien sans manifestation pour cumuler ce même retard régulièrement !). Mais là encore, l’affaire est renvoyée. Trop d’affaires. Cette fois au 13 septembre 2023.
Rendez-vous donc en septembre.
Et d’ici là si vous vous rendez en manifestation, n’oubliez pas que la meilleure des protections est ne rien déclarer.
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