Au Auchan de Pérols, deux délégués syndicaux CGT convoqués en vue de leur licenciement
Ce mercredi 25 octobre, la CGT Auchan-Pérols manifestait devant la magasin, pour soutenir leurs représentants syndicaux, convoqués par la direction en vue de leur licenciement pour des accusations d’intimidations, d’injures et de pressions sur les employés du magasin, sur fond de tensions avec Force Ouvrière (FO), l’autre syndicat présent dans l’entreprise
Ils étaient une petite quarantaine, dès 9h30, le mercredi 25 octobre, devant le Auchan de Pérols, à s’être mis en grève ou à avoir débrayé en soutien à deux délégués syndicaux convoqués par la direction en vue de leur licenciement. La direction leur reproche des intimidations sur des collègues et autres problèmes de comportement avec des employés du magasin, ainsi que la diffusion sur les réseaux sociaux de la carte d’identité du secrétaire général du Comité social et économique, jugé trop proche de la direction. Vingt témoignages appuieraient le dossier de la direction. Depuis dix jours, les deux délégués syndicaux sont mis à pied, sans salaire.
« Ils disent que je suis un danger pour les salariés, que les managers ont peur de moi », expliquait Marie-Hélène, l’une des deux déléguée syndicale CGT dans le viseur de la direction. Salariée de l’entreprise depuis 30 ans et déléguée du personnel depuis 28 ans, d’abord à FO puis à la CGT, elle a contribué à faire produire des expertises qui ont constaté l’existence de risques psycho-sociaux dans le magasin. Une affaire qui a fini devant le tribunal, la CGT reprochant à FO de leur avoir fait perdre le procès en rétropédalant devant le juge, qui a lui-même parlé d’une « guerre syndicale ».
« Cabale »
Plus récemment, Marie-Hélène a mené une enquête après qu’un rack de plus d’une tonne soit tombé dans la réserve du magasin au mois de juin. « À chaque élection professionnelle, ils veulent me virer. Auchan fait preuve d’un anti-communisme primaire contre la CGT », ajoutait-elle. Les dernières élections devaient avoir lieu début octobre sous forme d’une vote dématérialisé, mais elles ont été annulées à la suite d’un bug informatique.
Pour Gérald Villeroy, délégué CGT du groupe Auchan France, « c’est une véritable chasse aux sorcières qui est opérée dans l’entreprise pour ne pas que la CGT s’implante. C’est une cabale, de la répression syndicale. »
Vers 10h30, Julien, l’autre délégué du personnel CGT dans le viseur de la direction, lui aussi ancien adhérent de FO, est sorti de son entretien. « On me reproche d’être agressif avec des collègues. La direction disait avoir des documents prouvant ce qu’elle avance, mais on ne m’a rien présenté. »
Exclus de Force Ouvrière
Contacté, Quentin Leclerc, responsable syndical FO à Auchan, explique : « Julien et Marie-Hélène ont fondé la CGT car on les a exclu de FO pour des problèmes de comportement. Ils étaient agressifs avec tout le monde, et faisaient des choses sans nous concerter. Les preuves de la direction sont accablantes, il y a quand même vingt témoignages ».
De son côté, la direction du magasin indique ne pas vouloir communiquer sur la question « dans la mesure où nous sommes dans le cadre d’une procédure disciplinaire pour laquelle nous nous devons de respecter la confidentialité. »
E. B.
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