Montpellier : le SCUM mobilisé contre le passage de Paul-Valéry en établissement public expérimental
Ce mardi 21 mai, le Conseil d’administration de l’université Paul-Valéry a acté son passage en “établissement public expérimental”, ce qui pourrait à terme, “la faire sortir du Code de l’éducation” selon le Syndicat de combat universitaire Montpelliérain, qui a bloqué la présidence pour s’opposer à ce vote
Par un vote du conseil d’administration du mardi 21 mai, avec une majorité de 21 voix contre 4 voix et 6 abstentions, l’université s’est transformée en un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel expérimental dénommé « Université de Montpellier Paul-Valéry ».
Ce changement de statut est autorisé par l’ordonnance n° 2018-1131 du 12 décembre 2018. Il fusionne l’ancienne Université Paul-Valéry Montpellier 3 avec l’ENSAM (l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier) et le CIMM (Centre International de Musiques Médiévales). Pour le Syndicat de combat universitaire de Montpellier, qui avait déjà lancé avec d’autres syndicats étudiants une pétition pour s’opposer à l’EPE, “ces projets s’inscrivent dans une dynamique locale et nationale de mise en compétition des établissements d’enseignement supérieur.”
Le SCUM a donc décidé de bloquer le bâtiment de la présidence et de “séquestrer le Conseil d’administration” pour montrer son mécontentement. “Ce qui nous inquiète, c’est que les Etablissements publics expérimentaux ont plus de libertés localement, et qu’ils peuvent sortir du Code de l’éducation, qui protège actuellement les droits des étudiants”, explique Matéo, porte-parole du SCUM. “Comme la fac est en déficit, on a peur de l’augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants.”
Mais surtout, le syndicat craint que ce passage en établissement public expérimental soit un moyen pour la fac de “s’insérer dans une logique de financement de la recherche par des appels à projets”, dynamique qui s’inscrit dans un cadre national. “Si les profs passent leurs temps à remplir des appels à projet, on a peur qu’ils délaissent leurs étudiants”, précise Matéo, qui ajoute “maintenant que la décision a été voté, même si nous nous y sommes opposé, nous allons veiller à ce que les statuts de la fac ne soient pas modifier en Conseil d’administration.”
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :