Montpellier : la Comédie encore interdite aux manifestants pro-Palestine

Elian Barascud Publié le 16 août 2025 à 13:39 (mis à jour le 16 août 2025 à 13:44)
Manifestation pour dénoncer l’extension de la guerre menée en Palestine au Liban et la politique coloniale de l’État d’Israël, le 21 septembre à Montpellier. (Photo d'illustration/Le Poing)

Par un arrêté préfectoral paru le 13 août, François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, a interdit tout rassemblement sur la place de la Comédie le samedi 16 août pour les militants pro-Palestine, qui avaient prévu de s’y retrouver pour une manifestation à 18 h 30. Le rendez-vous est donc donné en bas de la rue de la Loge pour contourner cette interdiction

Semaine chargée pour les soutiens Montpelliérains à la Palestine : lundi 11 août, la sono de BDS-Urgence Palestine, principal collectif de soutien au peuple palestinien sur Montpellier, est saisie par la police lors d’un rassemblement en hommage à des journalistes tués à Gaza. Deux jours plus tard, le 13 août, Fraçois-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, fait paraître un arrêté préfectoral interdisant aux manifestants pro-Palestiniens de se rassembler sur la place de la Comédie ce samedi 16 août, alors qu’une manifestation devait y démarrer.

Il justifie sa décision en citant notamment le coup de peinture réalisé par BDS-UP sur la plaque célébrant le jumelage entre Montpellier et la ville israélienne de Tibériade à la maison des relations internationales, les actions de boycott réalisées par le collectif à l’encontre de l’enseigne Carrefour à Lattes, qui vend des produits issus des colonies israéliennes (30 000 euros de préjudice selon le directeur du magasin), ou encore d’avoir renversé les chaises et les tables du McDonalds de la place de la Comédie le 2 août dernier, là encore en raison de la complicité de la chaine de fast-food avec l’État d’Israël.

Les militants de BDS ont contesté cette décision au tribunal administratif ce samedi 16 août dans la matinée. La juridiction a donné raison au préfet de l’Hérault, en arguant, en substance, que les rassemblements de BDS créaient un climat de tension propice aux troubles à l’ordre public. “Notre avocate a plaidé le fait que le préfet nous attaquaient sur le fond, pour nos positions politiques, plus que sur la méthode”, réagit José-Luis Moraguès, co-animateur de la campagne BDS-UP à Montpellier, à la sortie de l’audience. “Il y a un écart entre le récent discours de Macron, qui annonce vouloir reconnaitre un État palestinien, et l’agissement des préfets sur le terrain, qui continuent de réprimer les soutiens à la Palestine.”

Le rendez-vous de la manifestation du 16 août a donc été décalé en bas de la rue de la Loge, à 18 h 30, pour contourner l’interdiction de rassemblement sur la place de la Comédie.

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