Montpellier : Laborieusement, le mouvement étudiant se construit à Paul Valéry

Le Poing Publié le 11 février 2020 à 19:21 (mis à jour le 11 février 2020 à 19:39)
AG à Paul Valéry (photo d'illustration)

La semaine dernière, nous évoquions la première AG étudiante de l’année civile à Paul Valéry, marquée par le vote du blocage de l’université les jours de mobilisation. Une semaine plus tard, environ 250 personnes sont réunies dans l’amphi 1 (soit un peu moins que la semaine passée) pour évoquer, non sans crispations, les suites du mouvement.

Profs en lutte

Après un point d’information sur la réforme des retraites et sur la précarité étudiante explicité par des étudiants, des professeurs de l’université de Nîmes ont pris la parole pour exposer leur volonté de voir converger les étudiants Montpelliérain et Nîmois sur des actions.
Et justement, le matin même, les professeurs en lutte contre la réforme des retraites et la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, accompagnés de syndicalistes et de quelques gilets jaunes, sont allés perturber l’inauguration de deux bâtiments au campus triolet, en présence du préfet, du président de l’université de Montpellier et de la rectrice.

La sempiternelle question de l’occupation

Côté étudiant, les « débats » furent brefs, et les revendications de la semaine passée ont rapidement été revotées en bloc sans les rediscuter. L’occupation de l’amphi 1 a été votée, sous les yeux de beaucoup de gens qui revoient le scénario du mouvement contre la loi ORE et les problématiques qu’elle a engendré se répéter : A peine l’AG finie, le comité de mobilisation se réunit, et les débats sur la pertinence de l’occupation surgissent. Certains avanceront que « c’est se couper de la mobilisation » et le soucis de l’occupation comme une fin en soi et non comme un moyen émerge très vite. Ce à quoi d’autres répondront que la faculté peut devenir un lieu d’organisation, avec des cours substitutifs… Bref, les débats qui ont agité la précédente mobilisation reviennent, et les contestataires s’interrogent sur leurs forces et leur capacité réelle à tenir l’amphithéâtre. La levée de l’occupation sera décidée à la fin de la réunion.

Si la mobilisation peine pour l’instant à se massifier pour toucher un public non militant, et que la semaine de vacances à venir ne va rien arranger à cela, les étudiants mobilisés ont néanmoins décidé de poursuivre le combat. Une nouvelle assemblée générale est prévue à la rentrée, avec des perspectives de blocage, voire d’occupation pour la suite de la mobilisation.
Certains étudiants commencent aussi à auto-organiser la lutte au sein de leur filière, comme en intervention et développement social, où les professeurs et les étudiants toutes années confondues se réunissent pour s’organiser, avec la volonté de se fédérer par filières pour apporter compétences et analyses complémentaires au mouvement. Une perspective intéressante qu’il conviendra de suivre de près si elle se concrétise…

La prochaine journée de mobilisation est prévue pour le 20 février avec un cortège de l’enseignement supérieur (enseignants, étudiants et chercheurs) en manifestation. Affaire à suivre…

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