À Montpellier, la manif contre les attaques israéliennes regarde la situation se dégrader à Gaza et au Liban
Environ 350 personnes ont manifesté ce samedi 19 octobre leur soutien aux peuples palestiniens et libanais. La concomitante de cette nouvelle mobilisation et de la campagne « Octobre rose » à permis aux militant.es de mettre la focale sur le désastre médical dans la bande de Gaza.
La manifestation, déclarée par les associations La Libre Pensée et Boycott Désinvestissement Sanctions, a commencé à Plan Cabanes, après l’interdiction faite à ces associations par la préfecture de l’Hérault de manifester sur la place de la Comédie.
À propos de cette interdiction, mais aussi d’une plainte en diffamation déposée contre le militant de la Libre Pensée de l’Hérault Alban Dessoutter, ce dernier s’est exprimé en début de rassemblement : « C’est la première fois depuis 1945 que la plus vieille association laïque de France est attaquée. »
Le militant a été l’objet d’une plainte en diffamation déposée par le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch, ce qui lui a déjà valu une audition libre devant les services de police. Sa faute, d’après son association : avoir lu publiquement un communiqué de la Fédération Nationale de la Libre Pensée envisageant « la présence massive à l’audience des référés [NDLR : audience au Tribunal Administratif souvent déclenchée par les recours de la Libre Pensée 34 face aux interdictions de manifester émises par le préfet de l’Hérault] des partisans inconditionnels, en France, de la politique de l’État d’Israël, qualifiés de complices des génocidaires, la politique d’interdiction systématique des manifestations par le préfet et la décision du juge des référés comme les signes d’une collusion objective entre ces différents acteurs pour tenter d’imposer le silence à la Libre Pensée de l’Hérault. »
La rapporteure spéciale à l’ONU pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, a d’ailleurs tout récemment épinglé la France pour ses mesures d’interdiction des manifestations de soutien à la Palestine.
La députée France Insoumise/Nouveau Front Populaire Nathalie Oziol, membre de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée a fait mention des auditions du ministre Jean-Noël Barrot sur la situation en Palestine et au Liban. « Si nous [le Nouveau Front Populaire] avions pû gouverner, les livraisons d’armes à lsraël auraient cessées, l’État palestinien serait reconnu, et la France pèserait de tout son poids pour une condamnation de Netanyahou par la justice internationale. », a-t-elle ajouté.
Une militante de BDS est ensuite revenue sur la situation en Palestine et au Liban. Notamment sur le plan conçu par le général de l’armée israélienne Giora Éliand, qui vise à faire du nord de la bande de Gaza une zone militaire coupée de tout approvisionnement, obligeant les combattants.es du Hamas à se rendre ou à mourir de faim. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a dit étudier ce plan, sans se prononcer sur sa mise en application. Mais les Nations Unies relèvent que depuis le début du mois d’octobre, l’armée israélienne met la population du Nord de la bande de Gaza sous une intense pression pour la forcer à partir. La presse israélienne juge l’application de ce plan probable, alors que les ordres d’évacuation de la population civile se multiplient. La coordinatrice de projet pour Médecins Sans Frontières à Gaza, Sarah Vuylsteke, souligne quant à elle le danger de ces évacuations, alors qu’entre 300 000 et 500 000 personnes se trouvent dans le nord de Gaza et que plus d’un million de civils sont déjà entassés dans une petite portion Sud du territoire.
Quid des civils qui refuseraient l’évacuation ? « Quiconque y reste sera légalement condamné comme terroriste et soumis à un processus de famine ou d’extermination.», répondait le professeur à l’université de Tel Aviv Uzi Rabi auprès d’une radio israélienne le 15 septembre.
Au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels, c’est plus de 2000 personnes qui avaient été tuées par les attaques israéliennes au 10 octobre, depuis la fin du mois de septembre.
La manifestation s’est ensuite mise en route, en direction de l’Écusson via le faubourg du Coureau et la rue Saint-Guilhem, pour ensuite descendre la rue de la Loge, grossie d’une poignée de retardataires et de passant.es.
C’est là, sous les parapluies de la campagne contre le cancer du sein « Octobre rose », que les militant.es ont dénoncé les énormes difficultés d’accès aux soins subies par la population civile de Gaza, alors que de nombreux hôpitaux sont détruits et que la pénurie de médicaments et de matériel médical se fait durement ressentir. Mardi 8 octobre, un ultimatum a été adressé aux trois hôpitaux du nord de l’enclave, donnant 24 heures aux soignant.es et patient.es pour s’enfuir.
La manifestation est ensuite descendue devant la gare Saint-Roch, en évitant la Comédie, pour de nouvelles prises de parole, des organisations politiques soutenant la mobilisation cette fois-ci, en guise de clôture.
Retrouvez des nouvelles régulières de la situation à Gaza en lisant les chroniques de la journaliste montpelliéraine Brigitte Challande, publiées sur le site de l’International Solidarity Movement.
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