À Montpellier, la mobilisation contre les féminicides s’inscrit dans la durée

Le Poing Publié le 5 novembre 2019 à 17:19 (mis à jour le 5 novembre 2019 à 17:23)
L’union communiste libertaire de Montpellier (UCL) a organisé hier soir un rassemblement – le troisième en deux mois – pour lutter contre les féminicides. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Montpellier pour rendre visible ces femmes tuées par un conjoint, un ex, ou un prédateur.

« Le gouvernement fait partie du problème »

Autour de la fontaine de la place des Martyrs de la Résistance, des mètres et des mètres de papier couvrent les pierres, sur lesquels figurent les noms des femmes assassinées depuis le début de l’année. Les militant·e·s en ont écrit 127 : ils n’ont pas eu le temps d’inscrire la 128e victime, décédée quelques heures avant le rassemblement. Dans la foulée, le collectif « Féminicides par compagnon ou ex » nous apprenait qu’il y en avait en fait 129. En moyenne, on compte en France un féminicide tous les deux jours.

Pour l’UCL, « le gouvernement fait partie du problème ». Le tract distribué dénonce l’« indifférence policière, [les] budgets dérisoires des institutions étatiques, [le] tarissement des ressources allouées aux associations… ». Aussi, les multiples attaques d’Emmanuel Macron contre les acquis sociaux (casse du code du travail, réformes de l’assurance-chômage et des retraites…) ne peuvent que placer les femmes, qui représentent la majorité des pauvres, « sous la dépendance de leur compagnons et les [fragiliser] face aux violences ». Dans ces conditions, l’ouverture en grandes pompes d’un « grenelle de la lutte contre les violences conjugales » apparait donc anecdotique, sinon manipulateur. Les militant·e·s de l’UCL formulent plusieurs revendications : l’inscription du terme « féminicide » dans le Code pénal, l’augmentation de places d’hébergement en centre d’accueil spécialisé, plus de moyens pour les associations ou bien encore la possibilité de déposer plainte auprès de personnes autres que des fonctionnaires de police.

Les gilets jaunes s’en mêlent

Vendredi soir, lors du premier jour de l’Assemblée des assemblées (AdA) des gilets jaunes, un hommage a été rendu à la nièce de l’une des participantes, assassinée sous les coups de poignard de son ex-compagnon. « Des femmes gilets jaunes se sont donc rassemblées lors de cette AdA pour dénoncer les féminicides et réclamer des actions concrètes de la part du gouvernement » relate le reportage de l’excellente Radio Gine.

Pour continuer à mobiliser sur cette question, des rassemblements sont prévus partout en France le samedi 23 novembre. À Montpellier, rendez-vous est donné à midi sur la place de l’Europe pour des ateliers et des prises de paroles, et à 14h pour la marche.

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