Antifascisme : la Jeune Garde s’implante à Montpellier

Le Poing Publié le 30 novembre 2021 à 14:40
Les militant.e.s de la jeune garde Montpellier le weekend dernier à Lyon.

Après les villes de Lyon, Strasbourg et Paris, l’organisation antifasciste vient d’ouvrir une branche officielle dans la ville languedocienne. Démantèlement mensuel de groupes pré-terroristes, matraquage des idées réactionnaires : le contexte actuel de montée de l’extrême droite suscite en retour des mobilisations populaires importantes qui se structurent de plus en plus. Petite présentation de cette nouvelle dynamique.

La Jeune Garde apparaît sur la ville de Lyon en 2018. La capitale rhodanienne est une terre d’implantation historique de l’extrême droite activiste : on y trouvait un centre de la Gestapo… Et aujourd’hui ceux de ses héritiers, avec des locaux identitaires, néofascistes ou royalistes, bases arrières d’agressions régulières. Mais Lyon est également la capitale de la Résistance. Ces violences (attaques de manifestations, saccages de bars, de librairies, et coups de couteau) ne restent pas sans réponse. Un important mouvement antifasciste organise la riposte. Le dernier groupe en date reprend donc le nom historique de Jeune Garde, porté dans le passé par des groupes d’autodéfense liés au mouvement ouvrier. Il se réapproprie également le symbole des trois flèches. Mais pas de nostalgie historique, puisque la nouvelle « JG » utilise les codes des mouvements récents, dans l’esthétique, les mots d’ordre et les apparitions colorées en manifestation, avec fumigènes et grands drapeaux.

Après un développement rapide sur Lyon, d’autres villes rejoignent la dynamique, comme Strasbourg en 2019, puis Paris en 2020… Et aujourd’hui Montpellier. Chaque section dispose aujourd’hui de comptes sur les principaux réseaux sociaux et de porte-paroles apparaissant à visage découvert dans les médias. L’objectif : rendre l’antifascisme accessible à un maximum de personnes, et participer aux mobilisations contre l’extrême droite, voir les impulser en travaillant avec d’autres organisations syndicales ou politiques. Une démarche parallèle et souvent complémentaire avec celle d’autres structures plus informelles.

Montpellier, terre antifasciste

Si notre ville a vu passer plusieurs groupes antifascistes, la courte durée de vie des organisations d’extrême droite prouve leur difficulté à exister sur ce terrain hostile ; leurs récentes défaites lors des manifestations contre le pass sanitaire ou en marge d’autres mobilisations ont prouvé l’utilité d’une unité dans la rue pour riposter collectivement aux menaces. Dans ce contexte, la Jeune Garde a également impulsé une campagne d’affichage et de tractages visant à informer la population sur ces dangers, en ciblant les discours d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen durant cette campagne électorale.

Le déploiement de la nouvelle organisation antifasciste sur plusieurs villes permet d’organiser ce genre de campagnes nationales, tout en renforçant les liens et le partage d’expérience entre groupes locaux. Et de multiplier les actions. Sa présence remarquée dans des cortèges internationalistes (particulièrement en solidarité avec les Kurdes du Rojava) ou plus récemment dans les manifestations contre les violences faites aux femmes et contre les violences policières, participant d’ailleurs à l’autodéfense réussie face aux tentatives d’agressions fascistes dans plusieurs villes. Le succès des dernières initiatives unitaires s’explique en partie par la période délétère que nous traversons. Se mobiliser contre les violences d’extrême droite (à Lyon, le 23 octobre, puis à Paris, le 27 novembre) n’a rien de folklorique au regard de l’actualité. Prochaine date : le 5 décembre, une inter-orga regroupant la centrale syndicale Solidaires, la CGT et la Jeune Garde appelle à contrer la venue d’Eric Zemmour à Paris.

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