Appel, présence sur place : quelle implication de l’extrême droite locale dans la ratonnade de Romans-sur-Isère ?
Quelques jours après l’appel à la ratonnade lancée par la candidate Reconquête aux législatives Florence Médina, des militants d’extrême droite d’Occitanie auraient participé aux violences de Romans-sur-Isère le week-end dernier
Selon la police, contactée par le journal Le Monde, des néonazis montpelliérains auraient participé à la ratonnade de Romans-sur-Isère à l’appel d’un dénommé « Gros Lardon », dont le nom prêterait au ridicule si les faits n’étaient pas aussi graves. Il s’agirait en fait de militants de Nîmes et de Millau.
Il est en tout cas légitime de s’interroger sur le climat entretenu par l’appel à la ratonnade émis par Florence Médina. Rappelons qu’il avait été dénoncé la semaine dernière par SOS Racisme : l’association avait écrit au procureur et au préfet à la suite des propos de l’ancienne candidate du parti d’Eric Zemmour aux législatives de 2022 dans la première circonscription de l’Hérault au sujet de la mort de Thomas, assassiné dans une fête de village à Crépol, dans la Drôme, lors de laquelle plusieurs autres participants avaient été blessés. Neuf personnes sont actuellement mises en examen pour ces faits.
Sur son profil, Florence Medina annonçait : « Si c’est la guerre que les racailles veulent ils vont l’avoir. Dans les années 80 il existait des ratonnades – au risque de choquer on peut recommencer, mais nous ne laisserons pas nos enfants se faire assassiner lâchement par des racailles en surnombres et armés. Puisque le Gouvernement ne bouge pas, les Français de Province vont montrer à Paris comment il faut les traiter. Il vaut mieux que les flics les trouvent avant les locaux, car il risque d’y avoir de gros dommages collatéraux – Chez les chasseurs et les agriculteurs, les wesh wesh ne vont pas faire la loi. » Des propos aussi graves que prophétiques au regard des évènements du week-end.
Cette publication relèverait de « l’incitation au meurtre », selon SOS Racisme, qui a annoncé avoir déposé plusieurs plaintes. Contactée par France 3 Région, la coordinatrice départementale de Reconquête dans l’Hérault, Nicole Mina, indique que Florence Médina « ne fait plus partie du parti » pour lequel elle a été candidate.
Qui sont les néonazis locaux ?
Une enquête conjointe des médias Rapports de Force et le Poing avait dévoilé la composition et les violentes agressions de la milice néonazie South Face, commises de 2019 à 2022. Ce groupe intégrant rassemblant justement des fascistes de Nîmes, Montpellier et des villes environnantes, gravitant entre autres autour de militants pro-Zemmour, semble s’être mis en sommeil. Mais depuis quelques semaines des autocollants signés Montpellier Nationaliste apparaissent en ville, représentant un panzer roulant sur la l’emblème de la ville, sous le doux slogan « Montpellier c’est l’Allemagne ». La fuite en avant est notable et la connotation néonazie difficilement contestable.
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