Béziers : Robert Ménard refuse de marier un couple, le conjoint expulsé du territoire

Elian Barascud Publié le 20 juillet 2023 à 14:40 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:33)
Robert Ménard, maire de Béziers en conférence à Toulouse. Pablo Tupin-Noriega (Wikimedia France)

Le maire d’extrême droite de Béziers a refusé de marier un couple le 7 juillet dernier dans sa commune, sous prétexte que l’époux, algérien, était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Plusieurs associations dénoncent un acte illégal

Ce jeudi 20 juillet, il a été expulsé, selon Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault. Cet homme de 23 ans, algérien, comptait se marier début juillet avec une habitante de Béziers, mais Robert Ménard, l’édile d’extrême-droite de la ville, a refusé de célébrer cette union, arguant qu’il s’agissait sans doute « d’un mariage blanc » et que l’époux avait obligation de quitter le territoire français depuis août 2022.

Convoqué à la police des frontières sur ordre de Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, lundi 17 juillet, le conjoint a été placé dans la foulée au centre de rétention administrative de Sète.

Après la cérémonie annulée, le couple s’était rendu au commissariat pour porter plainte contre Robert Ménard. En effet, le refus d’unir les deux futurs époux est contraire à l’article 12 de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), selon lequel il est « impossible d’interdire à une personne de se marier sous prétexte de sa religion, de sa couleur de peau ou de sa situation aux yeux de l’administration du pays dans lequel il vit ».

Une autre plainte a été déposée par l’association SOS Racisme au niveau national.

Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) de Montpellier, dénonce « ces pratiques qui s’opposent au droit de vivre en famille et qui remettent en question l’état de droit qui institue la prééminence du droit sur le pouvoir politique ».

De son côté, la branche héraultaise de l’association La libre pensée, rappelle que Robert Ménard ne respecte pas la loi, qui l’oblige à marier les époux «  par racisme, soutenu par un préfet et un ministre de l’intérieur », et rappelle qu’il risque « par la plainte déposée, 75 000 euros d’amendes et cinq ans de prison », tout en critiquant l’expulsion, jugée inacceptable.

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