De Montpellier à Ganges, la mobilisation contre la loi Immigration prend de l’ampleur
Ils étaient 3 000, selon les organisateurs, à défiler dans les rues Montpelliéraines ce dimanche 21 janvier contre la loi Immigration, contre 1 500 la semaine dernière. A Ganges, 250 personnes se sont rassemblées, entre syndicalistes et précaires en colère
“C’est pas les sans-papiers, c’est pas les immigrés, c’est les racistes, qu’il faut virer”, scandaient les manifestants dans les rues Montpelliéraines, ce 21 janvier. La semaine dernière, les cortèges, assemblant opposants à la loi Immigration et soutiens à la Palestine, avaient mobilisés 1 500 personnes dans le Clapas. Ce dimanche, ils étaient 1 000 de plus, avec la CGT en tête, qui était absente le 14 janvier.
Nos confrères de Rapports de Force expliquaient cette absence par le fait que “pour la centrale syndicale, la date du 14 janvier est exclue car trop proche de celle du 13 janvier, grande date de mobilisation pour la Palestine. La CGT estime également qu’elle a besoin de plus de temps pour médiatiser l’événement et le construire avec ses adhérents. Elle acte également un changement de méthode. Avec une tribune signée par « 201 personnalités », artistes, militants, scientifiques, elle souhaite élargir le champ des manifestants au-delà des cercles militants.“
La loi Asile et Immigration, adoptée le 19 décembre 2023 à l’Assemblée Nationale, fait particulièrement polémique pour sa reprise de nombreux points du programme du RN, notamment en matière de « préférence nationale ».
Entre autres méfaits, elle introduit un nouveau critère de préférence nationale en exigeant des conditions de présence en France (cinq ans) ou de travail (30 fiches de paie) pour avoir accès aux allocations familiales et aux aides au logement. Elle met aussi fin à l’automaticité du droit du sol pour les personnes nées en France de parents étrangers, censées acquérir la nationalité française automatiquement à leur majorité.
Comme le dénonçait les organisateurs, « elle restreint le droit au séjour, accentue considérablement la répression, s’attaque au droit d’asile, au droit du sol, aux étrangers malades, aux étudiants non européens, au regroupement familial. L’attaque contre l’hébergement d’urgence, le durcissement de l’accès aux prestations sociales dont les allocations familiales et les aides aux logements vont jeter des familles à la rue ou dans les bras de marchands de sommeil, particulièrement les femmes migrantes. »
A la fin de la manifestation, plusieurs prises de paroles se sont succédées sur la préfecture, et la tonalité a été donnée : “Quoique dise le Conseil Constitutionnel le 25 janvier, on aura à se mobiliser à nouveau.”
A Ganges, la manifestation a rassemblé plus de 250 personnes, avec des prises de paroles syndicales pour dénoncer un texte de loi raciste, et d’autres émanant d’un collectif de précaires dénonçant le racisme systématique de l’État français.
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