« Depuis la gratuité, nos conditions de travail se sont dégradées » : la TAM en grève ce mardi 10 décembre

Le Poing Publié le 9 décembre 2024 à 18:43
Pendant la manif des agents de la TAM ce vendredi 12 novembre 2021. Crédit photo : Mathieu Le Coz

Une journée de grève aura lieu ce mardi 10 décembre dans les transports de la TAM montpelliéraine. Force Ouvrière dénonce des conditions de travail et un service dégradé depuis la gratuité des transports pour les métropolitain.es.

Ce mardi 10 décembre, les transports de l’agglomération de Montpellier seront perturbés par une grève des agents de la TAM. Le trafic des bus et trams de la ville devrait être équivalent à celui d’un dimanche.

Force Ouvrière, syndicat largement majoritaire à la TAM, s’indigne d’une dégradation des conditions de travail depuis la mise en place de la gratuité des transports pour les habitant.es de la Métropole, promesse de campagne du maire PS Michaël Delafosse. Une assemblée avec les grévistes aura lieu devant le local de FO TAM, au 3027 avenue de Maurin dès 10h, avant un barbecue à midi.

« Au départ, il s’agissait d’une journée de grève prévue partout sur le territoire, contre la casse des services publics et la réforme des retraites », nous explique Laurent Murcia, secrétaire général du syndicat. Entre temps, Force Ouvrière a annulé son appel, pour attendre un nouveau gouvernement après la démission forcée de celui de Michel Barnier.

Sont alors restées les revendications plus spécifiques à la TAM. « Depuis la mise en place de la gratuité, nos conditions de travail se dégradent très vite. », reprend Laurent. « Le nombre de passagers.ères a augmenté de 35 à 40 %. [NDLR : 23,7% en mai 2024 selon Actu Environnement]. Mais il n’y a pas plus de fréquence sur les lignes. Les transports sont donc surchargés, il y a de la tension et plus d’incivilités, les collègues sont à bout. »

Le syndicat est depuis longtemps opposé au projet de gratuité porté puis réalisé par Delafosse, par peur des conséquences pour la qualité du service et la pénibilité du travail. « On demande plus de fréquence sur les lignes, en priorité sur la ligne 1 du tram et la ligne de bus 15. », continue Laurent. « On négocie depuis longtemps avec notre direction, mais elle nous répond que les caisses sont vides… Mais si on a pas de réponse, il y aura un durcissement en janvier ou en février, on pourrait arrêter complètement les trams et les bus pendant cinq jours ! »

Dans la galaxie France Insoumise locale, la mesure de gratuité des transports en commun divise. Si la Gauche Écosocialiste soutien le maire là-dessus, Alenka Doulain et son mouvement Nous Sommes préfèrent à la gratuité des transports une meilleure tarification sociale, avec plus de prix réduits pour les revenus modestes financés par une augmentation des prix pour les plus aisé.es.

Pendant la campagne municipale qui l’a porté à la mairie, Delafosse annonçait vouloir financer la mesure par une réduction de 5% des frais de fonctionnement de la Métropole. Pas sûr que ses aventures avec la brigade financière du SRPJ ou ses nuits japonaises à 2000 euros aux frais du contribuable l’aident beaucoup.

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