“Du cash pour les AESH” : à Montpellier, une grève pour dénoncer une inclusion scolaire au rabais
Une large intersyndicale de l’Éducation nationale a appelé à une journée de grève ce mardi 16 pour réclamer “la création d’un corps de fonctionnaires pour les AESH“, ces personnels précaires qui s’occupent des enfants en situation de handicap. A Montpellier, ils étaient plusieurs dizaines devant le rectorat à demander plus de moyens pour accompagner les élèves
“On est là car nous souhaitons sortir les AESH [accompagnant d’élève en situation de handicap] et les AED [assistant d’éducation] de la précarité“, tonne au micro une représentante de SUD Education, alors qu’un cortège vient d’arriver devant le rectorat de Montpellier, ce mardi 16 décembre, journée de grève appelée par une large intersyndicale de l’Éducation Nationale. La syndicaliste fustige “des politiques qui cherchent à faire des économies sur le dos des plus précaires de l’Éducation Nationale”, et qui ont des conséquences sur l’accompagnement des élèves.
“J’ai vu ses notes dégringoler faute d’accompagnement”
Depuis la rentrée, plusieurs établissements montpelliérains, comme le collège des Escholiers de la Mosson ou Fontcarrade, se mobilisent pour alerter sur le manque d’AESH. Au niveau national, elles (car le métier est essentiellement féminin) représentent environ 140 000 agents contractuels dans l’Éducation Nationale et gagnent moins de 1 000 euros par mois. “On est épuisée, pour certaines, nous travaillons sur plusieurs établissements en accompagnant jusqu’à 17 enfants, on n’est pas des pieuvres, on a que deux bras”, souffle une accompagnante, syndiquée à la FSU.
Nathalie, qui travaille aux Escholiers de la Mosson,déplore le fait de devoir “hiérarchiser les besoins” faute de moyens : “J’ai de moins en moins de temps pour m’occuper certains élèves. J’ai vu les notes de l’un d’entre eux dégringoler, et il m’a dit que c’est parce que j’étais moins là qu’avant, ça m’a donné envie de pleurer.” Elle craint que les PAS (Pôles d’accompagnements mutualisés), mesure expérimentée depuis 2024 dans plusieurs départements et généralisées en 2026, dégradent encore le suivi des élèves : “L’idée des PAS, c’est que les notifications de suivi pour des élèves en situation de handicap ne soient plus délivrés par la Maison Départementale des Personnes Handicapées, mais par le rectorat. Ce à quoi on s’attend, c’est que les enfants atteints de troubles “dys” ou de trouble de l’attention (TDA) ne soient plus notifiés. Cela serait un bon moyen de faire des économies sur le dos des AESH”, analyse-t-elle.
Elle et ses collègues demandent la création d’un vrai statut de fonctionnaire pour les AESH ainsi que pour les AED, et des améliorations de salaires. Une délégation a été reçue par le rectorat.
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