Énorme pensée pour les prisonniers devant la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone
Le Poing
Publié le 26 décembre 2019 à 08:39
Rendez-vous exceptionnel, brillamment tenu au soir de Noël devant la prison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, à quelques kilomètres de Montpellier. Nouvel appel pour le 31.
18h,
ce mercredi 25 décembre sur le petit parking en face de l’entrée de la maison
d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone. Pendant que les familles ramènent derrière
les barreaux les bénéficiaires de semi-libertés, un rassemblement solidaire
avec les détenus est en train de se former. Exceptionnellement, il y en aura
donc trois pour ce mois de décembre 2019 : celui habituel du premier
dimanche du mois, mais deux autres pour renforcer les marques de solidarité à
l’occasion des fêtes de fin d’année.
Vers
18h20, la cohorte a pris place en bordure de l’échangeur de la route de Sète.
Ils et elles y sont une quarantaine, que grossiront encore quelques
retardataires, jusqu’à la cinquantaine. C’est un bon score. Foi de rédacteur du
Poing qui connaît un peu son monde, on trouve là toute une quantité de visages
renouvelés. Ça n’a rien d’un rendez-vous obligé de vieux militants endurcis.
Dans cette ténacité inébranlable, cette capacité toujours réamorcée, c’est un
nouveau signe qui ne trompe pas, de la profondeur et l’intensité inentamée du
sentiment de révolte.
À
l’heure présente, on estime à sept le nombre de gilets jaunes croupissant
derrière les barreaux à cet endroit, condamnés ou en détention provisoire. Plusieurs
cris surgiront des rangs pour saluer l’un des inculpés de l’acte 43 du 7
septembre, où une voiture de police municipale avait pris feu. Rendez-vous noté
pour un procès le 3 janvier – cela dans le contexte des réquisitions
gravissimes prises au procès du péage et de la gendarmerie de Narbonne (jusqu’à
5 ans ferme) et tandis que celui de Bessan s’annonce.
Pour
toute une partie des protestataires réunis là, c’est tout autant le système
pénitentiaire en tant que tel qu’il s’agit de combattre, sans discrimination
des détenus sociaux au regard des « politiques ». Voilà qui résonne
particulièrement dans la réalité sociale du mouvement des gilets jaunes.
18h25 :
le concert de percussions de caillasses contre glissières débute.
Particulièrement vigoureux, il dépasse la demi-heure, puis connaît quelques
répliques, tandis qu’un tir de feu d’artifice le chapeaute royalement en son
milieu. Les slogans du mouvement sont repris en cœur, non moins vigoureusement.
Et malgré l’obscurité, la distance, de nombreux signes enthousiastes sont
perceptibles depuis l’intérieur. Cela frôle l’entrée en dialogue, à travers des
phrases trop vite moulinées par le vent.
Dans ces conditions, on mettra du temps à se séparer, bien après 19h, au terme d’un rassemblement particulièrement réussi. L’appel des fêtes a été entendu. Il faudra le relayer à nouveau pour la Saint-Sylvestre, 31 décembre, 18 heures.
Dans ces conditions, on mettra du temps à se séparer, bien après 19h, au terme d’un rassemblement particulièrement réussi. L’appel des fêtes a été entendu. Il faudra le relayer à nouveau pour la Saint-Sylvestre, 31 décembre, 18 heures.
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