Fondamentalisme religieux, rhétorique anti-système : les identitaires s’embourbent dans leurs mensonges

Le Poing Publié le 15 juin 2020 à 17:29
La dernière campagne des identitaires montpelliérains cible l'imam Khattabi présenté comme un dangereux fondamentaliste menaçant le pays et ses institutions. Pourtant les leaders identitaires locaux défilaient derrière la même banderole que lui pendant la "manif pour tous" !

Le samedi 13 juin ont lieu plusieurs rassemblements et manifestations demandant que justice soit faite pour Adama Traoré, ainsi que l’arrêt des violences policières et du racisme. De Marseille à Paris en passant par Montpellier, les manifestations sont massives, quoi qu’en léger reflux par rapport à la semaine passée. Le soulèvement aux Etats-Unis suite au meurtre de George Floyd et les récents scandales mettant en lumière l’ampleur du problème touchant la police française – massivement politisée à l’extrême droite – ont donné une nouvelle impulsion au combat de la famille Traoré.

A Paris cependant, le groupuscule Génération Identitaire (GI) profite de l’occasion pour provoquer le rassemblement en déployant une banderole se plaignant d’un prétendu « racisme anti-blanc ». Si cette action est très médiatisée, c’est principalement au détriment des identitaires : la banderole est rapidement arrachée par les habitants de l’immeuble, et le groupe fasciste doit se réfugier derrière une cheminée, alors que des manifestants montent sur les toits. Les photos de l’exfiltration des identitaires par la police, sans aucune poursuite judiciaire, ont paradoxalement illustré le traitement de faveur dont profitent ces groupes. Su les réseaux, ces images deviennent rapidement un même moqueur…

Les contradictions d’un groupuscule dénonçant le terrorisme et la délinquance sont connues, alors que divers enquêtes ont révélé les projets terroristes de certains de ses membres et les casiers judiciaires chargés de ses dirigeants.  Plusieurs de leurs cadres tels Jérémy V. ou Johan S. proviennent de la section montpelliéraine. Mais ici, les identitaires semblent avoir passé un nouveau cap dans l’absurde.

Leur dernière campagne cible l’imam Mohamed Khattabi, recteur de la mosquée Aïcha. Il est présenté comme un dangereux fondamentaliste menaçant le pays et ses institutions. Si il y aurait beaucoup à dire sur la convergence de vues entre conservateurs islamistes et conservateurs identitaires, les montpelliérains se souviendront peut être d’un détail troublant : lors des « manifs pour tous » contre le mariage pour tous, les leaders identitaires de Montpellier avaient défilé derrière la même banderole… que l’imam Khattabi, justement.

L’hypocrisie est frappante. Mais logique. Marginal et détesté par l’immense majorité de la population (on se rappelle de la réaction des commerçants du centre-ville chassant les identitaires tentant de tracter dans l’Ecusson), GI n’existe que pour provoquer et diffuser des théories racistes ou sécuritaires, en symbiose avec les obsessions habituelles des principaux médias et de l’appareil étatique.

Un autre militant identitaire local, Jordi Vives-Carceller, fait ainsi régulièrement le grand écart entre agitation « nationaliste-révolutionnaire » aux côtés de la Ligue du Midi ou du GUD… Et soutien aux syndicats policiers, à l’industrie de la défense et au maire.

Au point d’effectuer un virage à 180 degrés concernant le mouvement des Gilets Jaunes ! Sous le vernis anti-système, l’extrême droite reste toujours la même : pro-police, et anti-révoltes.

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