Grève de la fonction publique à Montpellier : un millier de personnes dans la rue

Elian Barascud Publié le 19 mars 2024 à 17:52 (mis à jour le 20 mars 2024 à 08:41)
La journée de grève et de mobilisation de la fonction publique le 19 mars a rassemblé un millier de personnes à Montpellier. ("Le Poing")

Mardi 19 mars, environ un millier de personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale à Montpellier, pour une journée de grève dans la fonction publique. De leur côté, les infirmiers libéraux ont manifesté devant la caisse de l’assurance maladie, Avenue Gambetta, pour une revalorisation des actes médicaux infirmiers

“Nous dans l’éducation on nous enlève 900 millions d’euros, entre les uniformes et les groupes de niveau, je comprends pas ce qu’il manque pour que tout le monde pète un câble”, souffle un syndicaliste de Sud Éducation en regardant autour de lui, alors que le cortège se forme place Albert Premier pour cette journée de grève intersyndicale de la fonction publique pour la hausse des salaires. Les syndicats demandent une revalorisation du point d’indice et dénoncent la multiplication des rémunérations et primes au mérite dans les services publics. “Il faut que les salaires soient à nouveau indexés sur l’inflation”, exige Damien, prof au lycée Mermoz, à Montpellier.

Les salaires, justement, Françoise, qui travaille au service social de l’éducation nationale, en parle : “On demande 200 euros par mois d’augmentation. Pas des primes, de vraies augmentations. Il nous faut plus de postes, plus de moyens et plus de reconnaissance. Dans son premier discours à l’assemblée nationale, Gabriel Attal n’a parlé que des infirmières scolaires, c’est bien pour elles, mais nous, on en parle pas, alors qu’on est en difficulté : il n’y a pas de moyens pour la protection de l’enfance, on manque de postes… Moi je travaille sur deux établissements, et des collègues dans les hauts-cantons de l’Hérault travaillent sur trois établissements, alors qu’il y a de plus en plus de familles qui connaissent des difficultés…”

A noter que le service de protection de l’enfance est actuellement mobilisé pour dénoncer ce manque de moyens : ils étaient en grève le 6 février dernier et prévoient de se remobiliser la semaine prochaine.

Du côté de l’hôpital, Laurent Brun, secrétaire de Force Ouvrière au CHU de Montpellier, dénonce une “gestion à flux tendu depuis la fin du Covid, où les gens se sont rendus comptes que nos métiers étaient de véritables sacerdoces. Des lits sont fermés, ça réduit nos capacités, et en plus on peine à recruter car nos métiers n’attirent plus. On demande une hausse de la rémunération de 22 %, arce que c’est pas avec les 5,5 points d’indices en plus et l’augmentation de 1,5% sur le point d’indice de juillet dernier qu’on va couvrir nos besoins.” “Avant, on avait le meilleur système de santé du monde, maintenant, même nous, professionnels de santé, on espère ne pas tomber malade“, déplore-t-il.

Après un tour du centre-ville en passant par le boulevard du jeu de Paume et la Place de la Comédie, la manifestation s’est dispersée au niveau de la préfecture. Une délégation y a été reçue. Une nouvelle manifestation aura lieu le 26 mars à 10 h 30 sur la place de la Comédie pour la hausse des retraites et des pensions.

Infirmiers libéraux mobilisés

Ce mardi 19 mars a également été une journée de mobilisation pour les infirmiers libéraux, qui ont manifesté devant la CPAM, Boulevard Gambetta. Ils demandent une revalorisation des actes médicaux infirmiers, de l’indemnité forfaitaire de déplacement et de l’indemnité kilométrique pour faire face à l’inflation. Ils ont également des revendication concernant leur caisse de retraites, qui est excédentaire. Ils demandent la baisse des cotisations et le fait de pouvoir partir à la retraite à 62 ans avec une retraite anticipée à 60 ans, en faisant valoir la pénibilité de leur métier (stress, amplitude horaire), et en arguant que leur espérance de vie est inférieure de sept ans à la moyenne nationale. Ils manifesteront à Paris le 4 avril prochain.

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