Guillaume Carabin, le nouveau super-flic de Narbonne féru de caméras et de grenades

Le Poing Publié le 2 octobre 2019 à 23:01
Guillaume Carabin au micro de France Bleu Maine (capture d'écran issue d'une émission enregistrée en juin 2013)
Le 24 septembre fût un jour faste pour Guillaume Carabin. Pendant que les syndicalistes manifestaient contre la réforme des retraites, les notables festoyaient dans la cour du commissariat de Narbonne en l’honneur de l’intronisation de ce sinistre personnage au poste de directeur adjoint de la sécurité publique de l’Aude et de chef de la circonscription de sécurité publique de Narbonne. Le Poing revient le glorieux CV de ce super-flic.

« Le goût du judiciaire »

De juillet 2009 à novembre 2009, il est directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) des Hautes-Alpes, à Gap. Il exerce ensuite pendant six ans et demi au Mans comme adjoint du directeur départemental de la sécurité publique de la Sarthe – second flic du département. Dans une intervention sur France Bleu Maine datée du 26 juin 2016, l’homme se vante d’avoir mis en place un système de vidéosurveillance au Mans et « des actions de voie publique et des actions judiciaires », comprendre des descentes policières conduisant à des inculpations, dans les quartiers populaires les Sablons, les Glonnières-Ronceray et Bellevue, pudiquement nommés « zone sensible prioritaire ». Il vante les « images de très bonne qualité [et], un dispositif qui permet de balayer l’ensemble du centre-ville […], dans un contexte de fortes violences urbaines » : souriez, vous êtes filmé ! Les manifestants inculpés au Mans pourront envoyer depuis leurs geôles un faire-part de félicitations à Guillaume. Au moment de son départ pour le sud de la France, il confesse dans une interview donnée au Maine Libre :  « le SRPJ m’a donné le goût du judiciaire. […] Ce qui a contribué à ne pas me faire que des amis si j’en crois ce qui a été tagué plusieurs fois aux Sablons. »

La répression est-elle plus belle au soleil ?

C’est donc courant août 2019 que Guillaume Carabin fait ses bagages pour Narbonne. La ville a-t-elle à s’inquiéter de son arrivée ? Certainement. Rappelons que la ville de Narbonne compte déjà 76 caméras, utilisées en 2018 dans 3115 dossiers, selon le centre de supervision urbain. Clou du spectacle de cette cérémonie macabre, l’intervention de Laurent Coindreau, directeur départemental de la sécurité publique de l’Aude : « [Guillaume Carabin] est rompu au maintien de l’ordre. Dans la Sarthe, il a tiré plus de grenades que nous dans le cadre des manifestations des gilets jaunes. » Guillaume Carabin semble être un homme de terrain, puisqu’il a été blessé à la tête le 17 décembre 2018 pendant une manifestation. Et comme il rappelle : « parmi plusieurs choix, j’ai décidé de venir [à Narbonne]. C’est un choix personnel et professionnel. »

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