Hérault : la Chambre régionale des comptes alerte sur des finances en dégradation
La chambre régionale des comptes d’Occitanie vient de publier un rapport sévère sur la situation budgétaire du Département de l’Hérault. La CGT du Conseil Départemental y voit une “une réduction de la capacité de la collectivité à pouvoir exercer ses missions de service public“
Une trajectoire “non soutenable”. C’est l’analyse que dresse la Chambre Régionale des comptes dans un rapport paru ce lundi 15 septembre sur les finances du Département de l’Hérault. En cause : des recettes en chute, notamment les taxes liées aux ventes immobilières. Dans le même temps, les dépenses de la collectivité augmentent, surtout pour l’aide sociale (RSA, personnes âgées, handicap) et le personnel. Résultat : l’épargne du Département s’est effondrée et les investissements, toujours élevés, reposent désormais de plus en plus sur l’emprunt, selon la Chambre.
Si le budget 2025 a été voté à l’équilibre, il repose sur des hypothèses fragiles d’après les magistrats financiers, qui estiment que la trajectoire actuelle n’est pas tenable sans mesures fortes. Ils recommandent de mieux maîtriser les dépenses et de se concentrer sur les missions obligatoires de la collectivité. Au printemps dernier déjà, Kleber Mesquida, président du Département, avait annoncé des baisses drastiques dans le social et la culture, provoquant de grosses mobilisations dans les secteurs concernés.
Un scénario qui risque de se reproduire selon Benjamin Karchen, co-secrétaire général de la CGT au Département de l’Hérault. “Le recentrage sur les missions obligatoires a été un argument au printemps dernier pour tailler dans les budgets alloués à la culture, et le prochain budget suivra la même direction. Quand la Chambre évoque “un plan de maîtrise des charges de personnel”, on le voit déjà : il y a une réduction des équipes par le non-remplacement des départs à la retraites ou des arrêts maladies, une non-reconduction des CDD. Si on traduit ce langage comptable, cela veut dire une réduction de la capacité de la collectivité à pouvoir exercer ses missions de service public.”
A noter toutefois que les grèves et rassemblements des salariés de l’association de prévention spécialisée (APS) de l’Hérault contre des coupes budgétaires du Département ont payé : sur les douze postes qui devaient être supprimés, dix ont pu être financés pour 2025… jusqu’au prochain budget.
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