Hérault : le Département reviendrait-il sur ses engagements concernant la prévention spécialisée ?
Dans un courrier adressé à l’association de prévention spécialisée de l’Hérault (APS 34), Kléber Mesquida, président du Département de l’Hérault, annonce une réduction de l’activité de la structure et des financements qui y sont liés. Pourtant, la collectivité avait assuré à l’APS un budget constant lors du vote du budget en mars dernier
Coup de massue pour les salariés de l’association de Prévention spécialisée (APS 34), qui accompagne les jeunes dans les quartiers populaires de l’Hérault. Dans un courrier adressé à la structure daté du 5 juin, Kléber Mesquida, président du Département de l’Hérault, écrit : “Dans le contexte de crise financière sans précédent que nous connaissons actuellement, je suis dans l’obligation de vous informer que j’ai décidé de mettre fin aux actions de prévention spécialisée dans les communes qui ne participent pas à son co-financement. […] Le financement attribué à votre structure sera revu en conséquence, à hauteur des coûts salariaux des 10 équivalents temps-plein qui étaient jusqu’à présent affectés à ces territoires.”
En tout ce sont donc 12 postes, dont deux à Montpellier, qui seront supprimés d’ici septembre, soit 35% des effectifs de la structure. “On nous a menti, on nous a trahi”, réagissent les salariés.
“On nous avait promis un budget constant”
Pour comprendre la colère des travailleurs sociaux d’APS 34, remontons un peu en arrière. Au mois de février, la direction de l’association annonce aux salariés une réduction de 25% du budget à ses salariés pour cause de coupes budgétaires du Département, ce que la collectivité s’est empressé de démentir dans la presse, évoquant alors “une rumeur”. Les salariés se sont alors massivement mobilisés dans la rue pour dénoncer ces baisses de subsides, jusqu’au jour du vote du budget devant le Conseil Départemental, le 25 mars dernier, au cours duquel les élus leur ont assuré que leur budget serait maintenu tel quel. “On nous avait promis un budget constant, et là on apprend une réduction de 35% de nos effectifs”, fulmine Max Muller, salarié d’APS 34 et militant à la CGT action sociale 34.
Vers une nouvelle grève
Dans son courrier, Kléber Mesquida assure tenter de “limiter les impacts humains et les coûts consécutifs à cette décision” notamment en demandant à des communes héraultaises de mettre en place des actions de prévention spécialisée sur leur territoire en contrepartie d’une contribution financière de leur part.
De leur côté, les salariés d’APS 34 exigent dans un communiqué “le maintien des postes et des services concernés” et exhortent “le département de l’Hérault à honorer ses promesses”. Ils ont annoncé entamer un mouvement de grève dès la semaine prochaine, avec des rendez-vous le 19 juin à 10 heures devant le Conseil départemental de l’Hérault et le jeudi 26 juin sur la Place de la Comédie à midi.
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