La Ligue du Midi et la police assument entretenir de bonnes relations, le préfet reste silencieux
Après avoir durement réprimé l’acte 79 des gilets jaunes samedi dernier à Montpellier, la police a protégé dimanche le rassemblement de la Ligue du Midi, un groupuscule raciste et homophobe. Suite aux questionnements de la presse locale, choquée de l’intimidation d’une journaliste de l’AFP, les policiers et les militants d’extrême-droite ont assumé leur proximité.
Le préfet de l’Hérault Jacques Witkowski avait interdit le rassemblement d’extrême-droite (un « hommage » à Jeanne d’Arc), et les organisateurs avaient ensuite déclaré que l’événement serait reporté, une fausse annonce probablement lancée pour éviter une contre-manifestation antifasciste. Mais le rassemblement de la Ligue du Midi, de l’Action française et des « Volontaires pour la France » s’est bel et bien tenu, sous l’œil bienveillant de la police. Avant le début de la cérémonie, une douzaine de militants d’extrême-droite ont déclenché une bagarre contre un journaliste du Poing qui marchait seul dans la rue, avant de briser la porte vitrée du local associatif Le Barricade.
Lors du rassemblement, qui a réuni une trentaine de personnes, une journaliste de l’AFP était présente, et son téléphone a été volé, et ses images effacées. Elle a néanmoins pu constater que la Ligue du Midi a « privatisé » une rue et qu’un policier a dit au chef du groupe Richard Roudier : « T’as 5 minutes Richard, pas plus », malgré l’interdiction préfectorale.
Contactée par France Bleu Hérault, la police reconnaît qu’un « bon contact a été noué entre nous et les organisateurs ». De son côté, dans un communiqué envoyé à la presse, la Ligue du Midi assume qu’à « chacune de nos manifestations, nous prenons contact, avant et pendant, avec la police », et prétend que la personne qui a volé le téléphone à la journaliste de l’AFP serait en fait… un gilet jaune !
Quant à la préfecture, elle se contente de promettre que les trois organisateurs du rassemblement seront verbalisés.
Pour rappel, l’acte 79 des gilets jaunes, lui aussi frappé d’une interdiction préfectorale, a donné lieu à une blessée prise en charge par les pompiers, sept interpellations, et 25 verbalisations à 135€.
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