La région Occitanie – de ‘‘gauche’’ – veut expulser en urgence les gilets jaunes de la Soucoupe d’Agropolis

Le Poing Publié le 6 novembre 2019 à 18:13 (mis à jour le 6 novembre 2019 à 18:33)
Gilets jaunes lors de la quatrième édition de l'Assemblée des assemblées, le weekend du 1er au 3 novembre 2019. Image d'illustration
Aucune instance n’a voulu traiter les demandes pour abriter l’Assemblée des assemblées des gilets jaunes. À l’inverse, action immédiate pour tenter de vider la Soucoupe, l’ancien musée d’anthropologie de l’agriculture et de l’alimentation, réquisitionné dans la zone Agropolis de Montpellier.

Une rumeur s’est répandue ce mercredi dans les cercles militants montpelliérains parlant d’une perquisition survenue à la Soucoupe d’Agropolis Museum, réquisitionnée pour la tenue, le week-end dernier, de la quatrième Assemblée des assemblées des gilets jaunes de tout l’Hexagone. En fait il s’agissait d’une confusion avec les descentes policières que nous signalions dès hier, faisant suite au blocage des serveurs informatiques, l’an dernier à l’université Paul-Valéry.

Et c’est un groupe de vingt-cinq personnes très détendues, sûres du succès politique qu’a connu cette assemblée, qui s’est présenté dans l’après-midi au tribunal administratif de Montpellier. Lequel avait à se prononcer sur le référé déposé par le Conseil régional d’Occitanie, présidé par la ‘‘socialiste’’ Carole Delga, responsable de la gestion de l’ancien musée de culture scientifique. Depuis le mois d’août, les organisateurs de cette édition montpelliéraine de l’AdA avaient multiplié les démarches pour accéder à un lieu de réunion. L’un d’eux remarquait : « Aucune de ces instances politiques n’a voulu discuter sérieusement avec nous de l’accueil de ce rassemblement, parfaitement pacifique et qui a été un moment très fort. En revanche, elles sont expertes pour nous envoyer l’huissier et déposer un référé ».

Lequel vise donc à présent l’évacuation des lieux, de toute urgence, alors qu’il serait toujours susceptible d’accueillir d’autres événements intéressants. Le conseil de l’institution régionale a éprouvé quelques difficultés à fonder cette notion d’urgence – devant un juge qui put se montrer aux limites du sarcastique lorsque lui fut présenté un supposé projet de nouvelle vocation des lieux, si précis que son calendrier prévisionnel est déjà complètement périmé.

Voici neuf ans que la Soucoupe a été laissée à l’abandon par l’instance régionale. Les gilets jaunes l’ont trouvé dans un état de désolation immonde voici quinze jours, et l’ont complètement nettoyé et réhabilité, de sorte que l’accueil de plus de six cents personnes pendant trois jours s’est déroulé sans le moindre problème (électricité, alimentation en eau et remise en service des sanitaires compris). Ici l’intelligence collective, matérielle et civique, s’est opposée à l’abandon et la ruine sous la gouverne de l’Institution.

Mais outre cette équation politique, et comme si souvent par décalage du judiciaire sur le terrain exclusivement légal, c’est sur des détails seulement techniques – notamment la sécurité électrique – que le tribunal fondera son jugement, et le rendra de façon imminente.

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