L’assemblée générale de la faculté Paul Valéry de Montpellier vote le blocus illimité et la démission de Macron

Le Poing Publié le 28 mars 2018 à 17:28 (mis à jour le 27 février 2019 à 13:28)
Assemblée générale à la faculté Paul-Valéry, le 27 mars 2018

La journée d’hier aura été décisive pour l’avenir des luttes sociales. Entre 2000 et 2500 personnes se sont réunies sur le campus de l’université Paul-Valéry de Montpellier pour une assemblée générale (AG) de lutte contre la loi Vidal, Parcoursup et, plus généralement, contre les réformes antisociales du gouvernement Macron. L’AG devait se tenir dans l’amphi A, mais face à l’affluence grandissante, il a finalement été décidé de déplacer l’AG sur les pelouses de la faculté. Après le déploiement d’un vidéo-projecteur, d’un barnum, d’enceintes et la libération d’allées de sécurité, l’AG a pu débuter. Le Poing vous fait le compte-rendu des informations transmises et des décisions adoptées pendant l’AG.

Points infos des collégiens, lycéens, étudiants et personnels de l’éducation

Faculté des sciences : le comité de mobilisation est de nouveau actif ; la présidence de l’université serait d’accord pour mettre à disposition des étudiants mobilisés un amphithéâtre dans le campus Triolet ; la prochaine AG aura lieu à 11h30 sur le site Triolet.

Faculté de droit et de science politique : 150 personnes se sont réunies lors de l’assemblée générale du 21 mars ; un comité de mobilisation a été créé ; près d’un millier de personnes étaient présentes lors de l’assemblée générale du 22 mars et il a été décidé d’occuper un amphi ; une milice cagoulée et armée a délogé les étudiants de l’amphi dans la nuit du 22 au 23 mars ; des centaines de personnes se sont réunies le 23 mars pour dénoncer ces violences ; des centaines de personnes, dont des militants fascistes de la Ligue du Midi et de Génération identitaire, se sont réunies le 26 mars devant la faculté avec comme mot d’ordre « libérez notre fac », alors que la faculté n’a jamais été bloquée mais fermée administrativement, quelques dizaines de contre-manifestants se sont réunies au même moment pour dénoncer les violences de la milice ; des enseignants-chercheurs de science politique se mobilisent.

Faculté Paul-Valéry : la mobilisation dure depuis plusieurs semaines ; les étudiants de Paul-Valéry font partie des plus mobilisés de France ; certains d’entre eux étaient présents à la coordination nationale étudiante qui s’est tenue à Toulouse le 24 mars et a réunie des étudiants de 38 facultés ; les personnels précaires se réunissent le 29 mars sur le parvis des amphis A, B, C pour poser leurs premières revendications ; un département pédagogique a été créé pour « faire vivre l’expérimentation d’une université libre et critique, opposé à toute forme de marchandisation du savoir ».

Lycées : un lycéen de Mermoz a pris la parole pour rappeler que les lycéens Clémenceau, Joffre, Monnet et Agropolis ont été bloqués le 22 mars.

Collèges : trois collégiens de Max Rouquette, dans la ville de Saint-André-de Sangonis, à 35 kilomètres de Montpellier, ont pris la parole pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord avec les réformes de Macron.

Un livreur de Deliveroo prend le micro devant les 2000/2500 personnes présentes pour demander qui a commandé une mexicaine et une orientale.

Décisions : blocus illimité, blocage de l’économie, démission de Macron

Toutes les décisions ont été prises à une majorité nette et visible

Votes de principes : l’assemblée générale a voté pour impliquer les parents d’élèves dans la lutte ; pour appeler le personnel à la grève illimitée ; pour créer une réflexion sur l’antisexisme au sein des luttes ; pour organiser des actions de blocages économiques ; pour faire converger les luttes ; pour ne pas appliquer Parcoursup ; pour augmenter le budget alloué aux personnes en situation de handicap ; pour se désolidariser de Philippe Pétel ; pour réclamer la radiation de Philippe Pétel en tant que professeur ; pour que justice soit faite pour les victimes du commando armé et cagoulé de la faculté de droit ; pour que les vigiles et les personnels-incendie présents lors de l’attaque soient jugés ; pour ne plus reconnaître Patrick Gilli comme président de l’université Paul-Valéry ; pour la démission de Macron.

Votes sur l’occupation : l’assemblée générale a voté pour le blocus et l’occupation illimité de la faculté Paul-Valéry jusqu’à satisfaction de toutes les revendications de l’assemblée générale.

Vote sur la mobilisation : l’assemblée générale a voté pour appeler à une manifestation anti-répression ce mercredi 28 mars à 17h devant la préfecture de Montpellier ; pour soutenir activement la grève des cheminots et de la fonction publique le 3 avril ; pour organiser une assemblée inter-luttes le 3 avril ; pour organiser une manifestation devant le rectorat le 4 avril à propos des bâcheliers (plus d’infos à venir) ; pour créer un comité d’action.

Entre 800 et 1200 personnes sont parties en manifestation à la fin de l’assemblée générale, vers 16h, en direction du commissariat pour faire pression sur les policiers, qui refusaient d’entendre les témoignages de certaines des personnes agressées par le commando armé de la faculté de droit. Les policiers ont finalement accepté de recevoir une partie des témoins. Devant le commissariat, des membres des renseignements généraux ont demandé aux manifestants de recevoir une délégation. Les manifestants ont refusé.

Programme de l’emploi du temps substitutif de la faculté Paul Valéry : https://www.coursum3.org/wp-content/uploads/2018/03/EDT_Substitutif_semaine_02.pdf

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