Le Crous de Montpellier menace les étudiants de ne pas renouveler leur bail en cas de non-respect du confinement

Le Poing Publié le 27 mars 2020 à 17:38 (mis à jour le 27 mars 2020 à 18:25)
Une chambre à la cité universitaire de Boutonnet, à Montpellier (photo du Crous Montpellier Occitanie)

L’alerte a été lancée par la section montpelliéraine du syndicat Solidaires Étudiant·e·s via un communiqué : le centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Montpellier menace les étudiants logés en cité universitaire de ne pas renouveler le bail l’année prochaine pour les résidents « qui ne respecteraient pas [l]es règles » de confinement. L’admonestation, justifiée par l’institution au nom du risque sanitaire, a été publiée le 25 mars sur le site du Crous et envoyée par mail. Le Crous demande notamment aux étudiants de « s’organiser pour être seuls dans la cuisine quand ils y préparent leur repas », les cuisines étant pourtant collectives. « Elles disposent la plupart du temps uniquement de trois éviers et plans de travail par étage ! » rappelle le syndicat.

La chambre classique en cité universitaire est de 9 m² – soit 2 m² de moins qu’une cellule de prison – avec cuisines et sanitaires collectifs, « dans des bâtiments parfois insalubres » note Solidaires Étudiant·e·s, qui rappelle « à quel point les conditions de vie […] peuvent être difficiles : cafards, rongeurs, moisissure, proximité physique avec les autres locataires… » Dans ces conditions de promiscuité, comment respecter « scrupuleusement » – pour reprendre les termes du Crous – les gestes-barrières promus par le gouvernement ? Les étudiants qui n’auraient pas d’autres choix que de se faire à manger en même temps subiront-ils un non-renouvellement de leur bail ?

Solidaires Étudiant·e·s s’interroge sur le « caractère légal de telles sanctions » et appelle les étudiants qui rencontreraient des problèmes à les contacter via leur mail : solidaires.etudiants.34@gmail.com. « Nous ne laisserons pas le Crous se prendre pour big brother et profiter du contexte pour prononcer des sanctions arbitraires. »

Depuis l’annonce du confinement, de nombreux étudiants logés par le Crous sont partis vivre ailleurs, mais ils seraient encore 3500 confinés dans les chambres des cités universitaires de Montpellier, Nîmes et Perpignan.

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