Le ministère de l’intérieur veut dissoudre le Bloc Lorrain, une asso anticapitaliste

Le Poing Publié le 26 octobre 2022 à 23:54 (mis à jour le 27 octobre 2022 à 00:04)

Le Bloc Lorrain, association anticapitaliste très active dans l’est de la France, dont on retrouve des membres ailleurs en France, est menacé de dissolution par le ministère de l’ Intérieur.

Le Bloc Lorrain est une asso anticapitaliste assez ancienne qui a connu un spectaculaire regain de popularité pendant les Gilets Jaunes puis le mouvement des retraites. Aujourd’hui il revendique près de 200 adhérents dans l’est, et on retrouve des membres du Bloc ailleurs en France et dans certaines manifs montpelliéraines.

Le Bloc organise des maraudes pour les personnes précaires, des cantines populaires, des manifs, des actions écolos et possède son propre média en ligne. 20 000 repas ont été distribués en deux ans.

Il y a quelques jours, le ministère de l’intérieur a notifié par courrier sa volonté de lancer une procédure de dissolution contre le Bloc Lorrain.

Étranges filatures pendant les maraudes, nombreuses arrestations et verbalisations de militants : le Bloc Lorrain n’a jamais vraiment été en odeur de sainteté auprès des autorités.

N’empêche que le degré d’approximation dont fait preuve le ministère dans sa manière de justifier la procédure de dissolution dans des documents consultés par le média Contre-Attaque étonne. Ou plutôt renseigne sur l’ampleur de la dérive autoritaire d’un État en guerre contre une partie de sa population.

Le Bloc Lorrain est accusé de provoquer «à des manifestations armées ou à des agissements contre des personnes et des biens». Les preuves : le média en ligne du Bloc Lorrain valoriserait les débordements en manif, montre des déplacements de réfugiés et des cataclysmes liés au réchauffement climatique. La dénonciation énergique des violences policières est interprétée par le ministère comme un encouragement à des troubles à l’ordre public, la formation de groupes de Street Medics comme une préparation méthodique des affrontements.

Conclusion : toute personne ou groupe qui aujourd’hui rentre sérieusement en lutte contre l’État dans lequel le capitalisme nous laisse est susceptible d’être considérée comme une faction ennemie. La solidarité s’impose.

Le Bloc Lorrain a monté un collectif d’avocats pour se défendre au Conseil d’État, une manif est prévue le 5 novembre à Nancy. Une cagnotte en ligne a été lancée pour faire face aux frais de justice.

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