Le tribunal administratif ordonne l’évacuation de Paul-Valéry : « s’ils nous expulsent, nous reviendrons »

Le Poing Publié le 18 avril 2018 à 15:55 (mis à jour le 27 février 2019 à 12:42)

Le 3 avril, le président de la faculté Paul Valéry Patrick Gilli a déclaré qu’il refuserait « le recours à un déblocage forcé » du campus, occupé depuis plusieurs semaines par des étudiants mobilisés contre la loi ORE. Il justifiait cette décision par la nécessité « d’éviter toute violence et de ne pas être contraint de fermer administrativement l’université. » Mais le 15 avril, il annonçait finalement la fermeture administrative de la faculté pour le 16 avril, journée au cours de laquelle il a imploré l’État de prendre « les responsabilités qui lui reviennent en matière d’ordre public ». Dans la même journée du 16 avril, le préfet de l’Hérault Pierre Pouëssel martelait que « le déblocage aura lieu, et chaque jour qui passe nous en rapproche. » Le tribunal administratif de Montpellier a rendu une ordonnance ce matin qui enjoint « l’ensemble des personnes occupant sans droit ni titre […] les campus de Saint-Charles et de la route de Mende de l’université Paul-Valéry Montpellier III de libérer les lieux sans délai ». L’intervention de la police semble imminente.

« Une expulsion ne changerait rien à notre détermination »

Lors de la conférence de presse qui s’est tenue hier après-midi sur le campus, les étudiants et membres du personnel de la faculté ont dénoncé « ces répressions [qui] ont pour seul but de briser le mouvement national contre la loi ORE, Parcoursup, la réforme du bac et la destruction du service public. […] L’université est avant tout un lieu d’ouverture, de savoir et de débat, il est inadmissible d’y faire intervenir la police. » Les étudiants mobilisés restent déterminés : « Une expulsion, bien que fortement regrettable au vu de la violence qu’elle ne manquerait pas d’engendrer, ne changerait rien à notre détermination. Quand bien même la police nous expulserait dix fois, nous reviendrions une onzième fois avec tout autant de détermination. Le campus est intenable pour les forces de police. » prévient Gus, membre du comité de mobilisation. Le préfet Pierre Pouëssel avait reconnu lui-même, le 16 avril, que l’intervention de la police sur ce campus d’une dizaine d’hectares « totalement poreux » posait « une vraie difficulté ». À moins que les policiers stationnent pendant plusieurs semaines devant la faculté, il parait en effet quasiment impossible d’empêcher les étudiants de se rassembler sur le campus. Pour le moment, les étudiants continuent de s’organiser : un meeting pour « la convergence des luttes » est prévu pour ce mercredi soir à 18h sur le campus, ainsi qu’une « assemblée générale des perspectives » pour ce jeudi à 10h.

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