Les militants racistes et homophobes de la Ligue du Midi prévoient de manifester à Montpellier le 11 novembre

Le Poing Publié le 25 octobre 2019 à 15:03 (mis à jour le 25 octobre 2019 à 15:05)
Action de la Ligue du Midi contre une statue de Mao Zedong, le 24 juillet 2012 à Montpellier.
L’information vient d’un communiqué de la Ligue du Midi, un groupuscule identitaire d’extrême-droite ouvertement raciste et homophobe implanté à Saint-Julien-de-la-Nef, dans les Cévennes. La manifestation, intitulée « insécurité, terrorisme islamiste, ça suffit ! », est prévue pour le 11 novembre 2019, jour de l’armistice de la première guerre mondiale, à 15h devant la préfecture de Montpellier. Selon les organisateurs, la marche serait déclarée en préfecture. Montpellier est une ville populaire hostile aux fascistes : cette marche doit être empêchée.

Une marche 100% facho

La Ligue du Midi, créée en 2011 par Richard Roudier, a fait couler beaucoup d’encre en raison des déboires des fils du fondateur, Olivier, porte-parole du mouvement, et Martial, militant actif. La liste des méfaits d’Olivier Roudier s’allonge, sans réaction des autorités : saluts nazis lors d’une fête publique à St-Nazaire-de-Pézan, agression de militants LGBT à coup de chaînes de fer à Montpellier, déambulation dans les rues de Sumène avec un pistolet, saccage d’une association en lien avec des migrants à Montpellier ou bien encore tabassage d’habitants de Sumène. Martial Roudier, de son côté, a poignardé dans le dos un adolescent antifasciste, et il est mis en examen dans l’affaire du commando de la faculté de droit de Montpellier qui a attaqué des étudiants en lutte contre la sélection sociale à l’université. Ces faits sont documentés dans cette enquête, ce témoignage et cet article du Poing. Ces militants fascistes ne sont pas crédibles quand ils prétendent lutter contre une « insécurité » qu’ils ne cessent de semer. Et le lien entre ces violences et la lutte contre le « terrorisme islamiste » est un fantasme auquel seuls les militants identitaires peuvent croire.

Outre Richard et Olivier Roudier, la liste de ceux qui souhaiteraient participer à cette manifestation comprend d’autres marginaux d’extrême-droite, dont Alain de Peretti, président de « Vigilance Halal », François Jay, magnat de l’immobilier, Alain Escada, catholique intégriste ou bien encore Clément Gautier, royaliste de l’Action française, en faveur du retour d’une monarchie avec la famille d’Orléans sur le trône.

Montpellier l’antifasciste

S’ils parviennent à défrayer la chronique par des actions violentes et spectaculaires génératrices de buzz, dans les faits, la Ligue du Midi et ses amis mobilisent peu. En 2016, le groupe identitaire réunit, au parc du Peyrou de Montpellier, une centaine de militants d’extrême-droite venus de toute la France, mais le défilé prévu se transforme finalement en rassemblement du fait de la présence de plusieurs centaines de contre-manifestants. En 2017, rebelote, une centaine d’antifascistes contraignent Olivier et Richard Roudier et la dizaine de personnes venus les soutenir à se réfugier derrière les boucliers des policiers pour accéder au tribunal de grande instance de Montpellier. En 2018, même topo, une trentaine de militants de la Ligue du Midi, escortés par des policiers, sont empêchés de manifester par plusieurs centaines de Montpelliérains. Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement pour l’année 2019.

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