Montpellier : 1200 gilets jaunes pour l’acte 56, un cortège nocturne et au moins deux interpellations
Le Poing
Publié le 7 décembre 2019 à 19:48
Malgré les sauvageries répressives, les divisions incontournables, les manifestations ritualisées, la précarité routinière et un horizon embrumé, le fond de l’air est toujours jaune, et les espoirs révolutionnaires, galvanisés par la grève entamée le 5 décembre, animent toujours les corps et les âmes. Ils n’étaient même pas une centaine de gilets jaunes samedi dernier, et voici qu’ils sont au moins mille deux cents ce samedi 7 décembre à 14h pour l’acte 56. Sourire aux lèvres, les manifestants savourent les retrouvailles : de nombreux gilets jaunes, qui s’étaient écartés de la mobilisation, sont de nouveau dans la rue. Après de trop nombreuses marches solitaires et souvent déprimantes, ces joyeux claquages de bises en convainquent plus d’un que non, le lien avec la population n’a jamais été brisé.
Spéciale dédicace aux acharnés du fumigène, qui ont égayé toute la journée les allées montpelliéraines. Une pensée pour les familles des vitrines du temple commercial du Polygone (contraint de fermer), une autre pour les insatiables consommateurs du marché de Noël qui ont dû subir le bruit (et l’odeur ?) des gilets jaunes, et une dernière pour les malheureux usagers du tram et du train, perturbés dans leur mobilité (porte de la gare verrouillée). Et cette scène, cocasse : sur la place Jean Jaurès, le slogan « Jean Jaurès nique la BAC » retentit.
Côté répression, des grenades lacrymogènes devant la préfecture, du gaz sur la Comédie (des enfants pleurant dans les bras des mamans), au moins deux interpellations, un commerçant matraqué par des policiers de la brigade anticriminalité parce qu’il protégeait son stand, et d’autres provocations banalisées. Mais la police, visiblement restreinte dans ses effectifs, n’a probablement pas pu être à la hauteur de ses sombres ambitions.
A l’heure où ces lignes sont écrites, le soleil bien couché, on compte encore deux cents irréductibles sur la place de la Comédie. Et qu’il vienne, le temps dont on s’éprenne…
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