‘‘Un violeur sur ton chemin’’ : la choré féministe du Chili reproduite à Montpellier et partout dans le monde

Le Poing Publié le 7 décembre 2019 à 12:24 (mis à jour le 7 décembre 2019 à 12:27)
Image d'illustration
Ce vendredi 6 décembre, une soixantaine de femmes se sont rassemblées sur les marches de l’Opéra de Montpellier à l’appel de groupes de femmes du Chili de Montpellier, de Nous Toutes 34 et de Women’s March Montpellier afin de dénoncer les violences sexistes, sexuelles, les féminicides, ainsi que les actes homophobes et misogynes. Après avoir rapidement répété, celles-ci ont reproduit la chorégraphie intitulée « Un violeur sur ton chemin » habillées de vêtements colorés et les yeux bandés de rubans noirs. Les femmes chantant et dansant en cœur n’ont pas manqué d’interpeller de nombreux passants qui se sont arrêtés afin d’assister à cette dénonciation chorégraphiée. Ce rassemblement s’inscrit dans un contexte français particulier, suivant de près la marche historique contre les violences sexistes et sexuelles du 23 novembre dernier qui a rassemblé 150 000 manifestantes et manifestants en France, et 3000 à Montpellier, et où le nombre affligeant de féminicides perpétrés en France a été rappelé – 140 depuis le début de l’année 2019.


¡ El violador eres tú !

Cet événement est aussi à relier avec le contexte international et plus spécifiquement chilien. C’est là-bas que le collectif LasTesis a pour la première fois réalisé cette chorégraphie le 20 novembre dernier, et ce en réaction à la révélation de nombreux cas d’agressions sexuelles de policiers à l’encontre de femmes. Depuis octobre, le Chili traverse une révolte sociale importante où les Chiliennes et Chiliens manifestent régulièrement dans la rue et font face à une violente répression ayant déjà causée 23 morts et plus de 5000 blessés. C’est dans ce contexte que ces informations d’agressions sexuelles ont été révélées, créant une vague d’indignation dans tout le pays. La chorégraphie va ainsi être reproduite mainte et mainte fois que ce soit à Santiago, Paris, Sydney, New York, Mexico, Berlin, pour finalement devenir un hymne féministe combatif rassemblant des dizaines de milliers de femmes à l’international.

Le fait qu’une telle chorégraphie soit reprise par autant de femmes provenant de tous les pays met en lumière l’aspect systémique et international des violences sexistes subies au quotidien. Ce chant permet ainsi de créer un espace d’expression qui appartient aux femmes et de montrer au monde entier que la sororité (terme désignant la solidarité entre femmes) a sa place au sein de toutes les luttes sociales.

Paroles de la chanson traduite en français :

Le patriarcat est un juge
Qui nous sépare pour mieux régner
Et notre punition
Est la violence que tu n’ vois pas.

Le patriarcat est un juge
Qui nous sépare pour mieux régner
Et notre punition
Est la violence que tu vois là.

Le féminicide.
L’impunité pour mon assassin.
La disparition.
Le viol.

Et la coupable ce n’est pas moi, ni mes fringues, ni l’endroit (x4).

Le violeur c’était toi.
Le violeur c’est toi.

C’est les flics / La justice / L’état / La société.

L’État oppresseur es un macho violeur (x4)

Le violeur c’était toi.
Le violeur c’est toi.

Pour nos sœurs assassinées plus jamais d’impunité (x2)

L’assassin c’est toi
Le coupable c’est toi
L’agresseur c’est toi
Le violeur c’est toi

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