Montpellier : 300 personnes dénoncent l’attaque d’extrême-droite d’un bar communiste à Alès

Julien Servent Publié le 4 juin 2025 à 23:55
Mercredi 4 juin 2025, à Montpellier, environ 300 personnes protestaient contre l'attaque d'un bar communiste à Alès par des militants d'extrême-droite

Environ 300 personnes se sont rassemblées ce mercredi 4 juin en début de soirée devant la préfecture de Montpellier à l’appel du PCF, pour dénoncer l’attaque du bar communiste Le Prolé d’Alès par des militants d’extrême-droite le vendredi 30 mai.

C’est en pleine féria, ce vendredi 30 mai qu’une douzaine de personnes, présentées comme des militants “néo-nazis” par le PCF d’Alès, ont attaqué le Prolé, un bar alésien connu pour être fréquenté par des militant-es communistes locaux.

En réaction à cet évènement, et deux jours après que 1500 personnes se soient rassemblées à l’appel de la gauche alésienne dans la capitale cévenole, le PCF de l’Hérault appelait à se retrouver devant la préfecture de Montpellier, où une délégation était reçue avant le rassemblement.

C’est devant une foule d’environ 300 personnes que Corinne Gournay-Garcia, membre du Conseil Éxécutif du PCF et élue conseillère départementale en 2021, a résumé l’entrevue du PCF 34 avec la directrice des sécurités de la préfecture de l’Hérault : « On nous a assuré qu’il y aurait des suites. »

Le PCF pointe du doigt le Bloc Montpelliérain, formation nationaliste-révolutionnaire qui a nié son implication dans l’attaque par voie de communiqué publié sur Telegram. Pourtant, un article de Mediapart paru le 1er juin indique que les agresseurs seraient venus en repérage au bar alésien deux jours avant l’agression. “Sur un coin du comptoir, ils ont collé un sticker du Bloc montpelliérain. Et dans une story Instagram qui n’est plus en ligne, mais que Mediapart a pu consulter, le Bloc filme l’autocollant, puis les militants du Prolé au premier jour de la féria, avec pour légende « Soirée cohésion »”, écrit notre consœur Prisca Borrel. Le Bloc Montpelliérain, crée en janvier 2024, est à l’origine de plusieurs agressions, notamment durant la fête des fanfares de l’an dernier.

« La nouvelle directrice des sécurités a été nommée tout récemment, on a pu lui expliquer quelles sont les forces de gauche et les manifestations menacées par les violences d’extrême-droite », nous confiait Corinne Gournay-Garcia en fin de rassemblement.

À la tribune improvisée, c’est Tristan Bonnieux, secrétaire départemental des Jeunesses Communistes de l’Hérault, qui prenait sa suite. « Ce n’est pas une rixe ou une bagarre mais un assaut organisé par des barbares contre des travailleur-euses et des familles », a-t-il insisté.

Des membres du collectif Montpellier contre l’extrême-droite ont ensuite été invité-es au micro, où iels ont tenu à replacer l’attaque du 30 mai dans un contexte de recrudescence des violences racistes et d’extrême-droite, évoquant notamment le meurtre d’Aboubakar  Cissé à la Grand-Combe dans le Gard le 8 mai, ou encore celui d’Hichem Miraoui, tué samedi 31 mai à Puget-sur-Argens dans le Var. Avant de tacler le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau : « La reprise par M.Retailleu d’une partie des discours et propositions de l’extrême-droite participe à ce climat, comme sa volonté de dissoudre la Jeune Garde [NDLR : collectif antifasciste], qui pourtant nous protège et nous informe si bien face à l’extrême droite. »

Nicolas Cossange, secrétaire départemental du PCF 34 a ensuite évoqué neuf plaintes déposées suite à l’attaque du 30 mai, avant d’avancer que des premiers éléments d’enquête récoltés par la police confirmeraient, notamment par la vidéo-surveillance, l’implication de militants d’extrême-droite, et la préméditation via la participation à des repérages.

Avant d’exiger une « condamnation exemplaire, comme contre toute agression en lien avec de l’antisémitisme, ou liée à la religion, l’orientation sexuelle, la religion ou l’origine réelle ou supposée. »

Pour finir, juste avant la dissolution du rassemblement une bonne heure après sa formation, le PCF 34 a fait circuler une pétition demandant la dissolution du Bloc Montpelliérain.

Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :


ARTICLE SUIVANT :

Montpellier : les lycéens de Jean-Monnet mobilisés contre la fermeture de classes d'arts