Montpellier : alors que le mouvement s’étend, 200 personnes en soutien aux grèves pour les salaires

Le Poing Publié le 14 octobre 2022 à 14:26

Environ deux cent personnes ont répondu ce mercredi 13 octobre à l’appel de syndicats montpelliérains, pour manifester leur soutien aux grèves en cours pour des augmentations de salaire. SNCF, RATP, transports, nucléaire… : les mobilisations s’amplifient, alors qu’une nouvelle journée interprofessionnelle est prévue pour le 18 octobre et que le renseignement craint une large contagion.

Deux cent personnes se sont retrouvées ce mercredi 13 octobre en fin d’après-midi devant la préfecture de Montpellier. L’appel, lancé par certains syndicats montpelliérains (CGT, Solidaires, FSU, avec le soutien de FO), a été rallié par une petite foule de sympathisants, membres de diverses organisations politiques marquées à gauche, élus de la coalition de gauche NUPES. L’idée étant de matérialiser une solidarité avec les grèves en cours sur la question des salaires, alors que le gouvernement fait usage de réquisitions de salariés pour briser le mouvement chez TotalEnergies et ExxonMobil.

Alors que près de 30% des stations-services manquent d’au moins un produit, le mouvement se poursuit dans la plupart des raffineries et dans quelques gros dépôts de pétrole. Si comme chez ExxonMobil/Esso un accord prévoyant 6% d’augmentation a été signé hier soir entre la direction de TotalEnergies et les syndicats CFDT et CFE CGC (lesquels ne participent pas à la grève en cours), la CGT entend poursuivre la lutte pour 10% de hausse de salaire, et pense être suivie par les bases rassemblées en assemblées générales. Rappelons que si les réquisitions mises en œuvre par le gouvernement relèvent d’une attaque en règle contre le droit de grève, elles ne suffiront pas forcément à rendre inefficace le mouvement  : les salariés réquisitionnés sont chargés d’assurer un service minimum, ici la reprise des livraisons de carburants depuis les dépôts. Le redémarrage des raffineries impactées par le mouvement, qui prendrait d’ailleurs une bonne semaine, n’est toujours pas d’actualité.

D’autre part, les réquisitions et l’efficacité de la grève menée par les salariés de la pétrochimie semble attirer d’autres secteurs dans la lutte pour les salaires. Le Parisien révélait après avoir consulté une note des renseignements territoriaux que ces derniers craignent une contagion du mouvement de grève à de nombreux secteurs stratégiques de l’économie. On y lit qu’une « possible contagion aux branches interprofessionnelles  […]  semble se matérialiser », notamment chez « les dockers, agents portuaires, cheminots ou encore agents de centrales nucléaires et du secteur automobile ».

Le mouvement pour les salaires touche également la maintenance de l’industrie nucléaire, avec 26 réacteurs à l’arrêt sur les 56 que compte le parc nucléaire français ce mercredi. Un mouvement est également en cours dans les stockages de gaz d’Engie.

Les fédérations CGT du commerce et des services, ainsi que celle de l’énergie, ont appelé à une multiplication des actions et des arrêts de travail. Les routiers sont aussi en train de se mettre en branle.

Une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle a été proposée par la CGT pour le mardi 18 octobre, et immédiatement ralliée par la FSU, Solidaires, et FO. A la SNCF, Sud Rail et la CGT Cheminots appellent à y participer, et à l’organisation d’assemblées générales pour décider des suites à donner au mouvement, avec l’éventualité d’une grève reconductible.

Rappelons que depuis plusieurs mois les conflits sociaux sur les salaires se multiplient de manière inédite en France.

Mardi 18 octobre, la manifestation interpro partira à midi depuis la gare Saint-Roch pour Montpellier, à 11h depuis la gare pour Sète, et à midi depuis la Bourse du Travail à Béziers.

Par ailleurs le collectif « Montpellier contre la vie chère » appelle à un rassemblement suivi d’une discussion sur les luttes à mener contre la vie chère, ce samedi 22 octobre à partir de 13h30 place de la Comédie.

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