Montpellier. Gilets jaunes, acte 43 : pas de prison pour les interpellés, mais des interdictions de manifester d’un an

Le Poing Publié le 9 septembre 2019 à 20:48 (mis à jour le 10 septembre 2019 à 16:17)
Lors de l’acte 43 des gilets jaunes, neuf manifestants ont été interpellés à Montpellier, selon les autorités. Deux personnes auraient été arrêtées préventivement avant le départ du cortège pour port de matériels de protection, avant d’être libérées, vraisemblablement sans poursuite. Sept autres personnes auraient été placées en garde à vue, dont quatre qui auraient été relâchées du commissariat – deux avec des convocations au tribunal, deux sans poursuite –, et trois autres qui ont été présentées aujourd’hui au tribunal de grande instance de Montpellier pour être jugé en comparution immédiate.

Du ferme sans mandat de dépôt et du sursis

Parmi ces trois gilets jaunes déférés, l’un, notamment accusé de violences sur policiers, a demandé un report de l’audience : il a été libéré sous contrôle judiciaire – interdiction de manifester en Occitanie – en attendant son procès prévu pour le 14 octobre.

Les deux autres ont accepté d’être jugé immédiatement. Le premier a été condamné à six mois de prison ferme sans mandat de dépôt (ce qui ouvre le droit à un aménagement de peine de type bracelet électronique) et à une interdiction de manifester en Occitanie pendant un an pour avoir jeté des projectiles sur des policiers, qui n’étaient même pas représentés par leurs avocats lors de l’audience, et pour avoir participé à un attroupement en vue de commettre des violences et des dégradations.
Le second a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, 210 heures de travail d’intérêt général et une interdiction de manifester en Occitanie pendant un an pour avoir tapé sur le pare-brise de la voiture de police municipale qui a brûlé, et pour avoir participé à un attroupement en vue de commettre des violences et des dégradations. Ce-dernier a cependant été relaxé pour dissimulation de son visage. Le montant des intérêts civils qu’il devra verser sera fixé le 16 mars.

La condamnation systématique à des interdictions de manifester est préoccupante du point de vue des libertés fondamentales, et ce d’autant plus que leur champ d’application ne cesse de s’étendre : ces interdictions concernaient essentiellement Montpellier au début du mouvement des gilets jaunes, et voilà qu’elles s’étendent désormais à la région Occitanie. À quand l’interdiction de manifester éternelle et intergalactique ?

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