Montpellier : la protestation s’étend dans le secteur du travail social

Elian Barascud Publié le 16 septembre 2025 à 16:58
Les salariés de l'association l'Avitarelle étaient en grève ce mardi 16 septembre pour dénoncer des dégradations de leurs conditions de travail. ("Le Poing")

Ce mardi 16 septembre, les salariés de l’association L’Avitarelle, qui travaillent avec des personnes en situation de grande exclusion sociale, étaient en grève pour dénoncer des conditions de travail dégradées. Les travailleurs de l’association de protection de l’enfance et de l’adolescence se sont également réunis en assemblée générale

La mobilisation dans le secteur du travail social montpelliérain initiée au printemps dernier est-elle en train de faire des petits ? Ce mardi 16 septembre, un nouvel acteur s’est joint à la lutte contre les coupes budgétaires et pour de meilleures conditions de travail : les salariés de l’association l’Avitarelle, qui accompagnent des personnes en situation de grande exclusion sociale via des maraudes ou dans des foyers d’hébergement. Parmi les grévistes réunis devant le siège social de l’Avitarelle, Johanna* raconte : “On nous a annoncé la suppression d’un poste d’éducateur dans un service où l’on s’occupe de 18 enfants, dont des bébés. On travaille à deux sur l’équivalent de trois postes, sans avoir été augmentés”, avant d’ajouter : “Beaucoup de collègues ont peur de parler ou sont résignés…”

Alice*, infirmière dans le service du SAMU social, qui s’occupe des maraudes, dresse le même constat : “On nous parle d’une suppression de poste, alors qu’on est déjà surchargé, que nous ne sommes pas remplacés quand nous partons en vacances. Pourtant, et malgré ce qu’avait promis Macron, le nombre de personnes à la rue a doublé en dix ans…”

Les salariés, qui affirment alerter leur direction depuis décembre 2023 -sans réponses- sur la dégradation de leurs conditions de travail, demandent à être plus associés aux prises de décisions concernant l’association, et de pouvoir parler eux-mêmes aux financeurs (Direction régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités, Agence Régionale de Santé, Métropole…). “C’est nous les plus à même de savoir ce dont on a besoin”, résume Alice.

Une coordination qui se renforce

Sur place, Max, éducateur à l’Association de Prévention Spécialisé 34, qui a connu plusieurs journées de grève au printemps dernier contre des suppressions de postes, est venu en soutien avec quelques autres travailleurs sociaux regroupés dans la coordination du travail social contre les coupes budgétaires, montée dans la foulée de cette mobilisation. “C’est important de se réunir et de lutter ensemble, car tout notre secteur est concerné par des coupes budgétaires”, résume-t-il. “A midi, on était auprès des salariés de l’Association de Protection de l’Enfance et de l’Adolescence réunis en assemblée générale. Eux aussi comptent se mobiliser”, ajoute l’éducateur.

Et Alice de rebondir : “La coordination nous permet d’avoir du soutien, c’est rassurant de ne pas être seuls.” Ladite coordination prévoit un rassemblement devant la Direction régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS) le 18 septembre à partir de 8 heures, 615 bd Antigone, avant de partir en manifestation intersyndicale.

* prénoms modifiés à la demande des personnes interviewées

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