Montpellier : les lycéens de Jean-Monnet mobilisés contre la fermeture de classes d’arts

Elian Barascud Publié le 4 juin 2025 à 11:12
Les lycéens de Jean-Monnet craignent qu'une classe de leur établissement soit supprimée, à l'instar du lycée d'art Savina en Bretagne. ("Le Poing")

Ce mercredi 4 juin, les élèves de Jean-Monnet, connu pour ses filières d’art, étaient mobilisés en soutien du lycée Savina, en Bretagne, autre rare établissement public qui propose une large palette d’options artistiques, aujourd’hui menacées par une suppression de classe

“Aujourd’hui, c’est Savina, demain c’est nous ?”, s’interroge Zïa, lycéenne à Jean-Monnet, pendant que ses camarades tendent une banderole sur laquelle on peut lire “de l’argent pour les lycées, pas pour l’armée.”
Le lycée Savina de Tréguier, dans les Côtes D’Armor, à l’instar de Jean-Monnet à Montpellier, fait partie, des rares établissements publics à proposer une large offre d’options artistiques dès la seconde (cinéma, théâtre, danse, histoire des arts), et des spécialités dès la Première : cinéma, arts du cirque, théâtre ou arts plastiques. Celui-ci attire des élèves venus de toute la Bretagne. En février, l’annonce de suppression potentielle d’une classe de seconde, et la crainte de répercussion sur l’ensemble de l’offre pédagogique, à créé une mobilisation qui trouve écho ici, à Jean-Monnet.

“Cela risque de toucher les options d’art et d’entraîner des fermetures”, détaille Zïa, qui craint pour son propre établissement. “La problématique est nationale et l’État s’attaque au secteur culturel : les DRAC [directions régionales des affaires culturelles, NDLR] versent moins d’aides aux lycées d’art, et le pass culture, qui permettait de faire des activités culturelles en classe, est menacé. C’est important pour nous de montrer notre soutien au lycée Savina, car ça peut nous arriver aussi, mais de manière symbolique, sans bloquer le lycée. Car nous sommes des jeunes artistes, nous n’allons pas bloquer notre lieu de travail et de création.”

Le discours des lycéens est aussi orienté contre le SNU (Service National Universel, qui prévoit l’envoi de lycéens deux semaines à l’armée), accusé de “militariser la jeunesse”. “Dans l’histoire, il y a eu plus d’artistes que de soldats, parce que c’est l’art qui fait vibrer le cœur des gens, pas la guerre”, conclut la lycéenne.

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