Montpellier : l’occupation de l’ancienne auberge de jeunesse municipale continue

Elian Barascud Publié le 7 mars 2024 à 13:57
L'ancienne auberge de jeunesse municipale est occupée depuis début mars. ("Le Poing")

Le collectif Robin des Toits appelle à un nouveau rassemblement samedi 9 mars à 13 heures devant le bâtiment, rue des écoles laïques

En cette fin de matinée, ce jeudi 7 mars, des couvertures de survie accrochées à un fil volent au vent, rue des écoles laïques, tandis que des membres du collectif Robin des Toits s’activent pour afficher de nouveau banderoles et slogans, arrachés hier. “La rue tue”, peut-on lire sur le mur.

Depuis samedi dernier, le collectif occupe le devant de l’ancienne auberge de jeunesse municipale, abandonnée depuis six ans selon la mairie, quatre selon Robin des Toits. “De l’aveu même du préfet de l’Hérault, 1000 à 1500 personnes sont à la rue à Montpellier, alors que l’hébergement inconditionnel est un droit fondamental, l’État mène une politique inhumaine en sous dimensionnant délibérément les dispositifs de mise à l’abri. Toujours d’après le préfet « ne pas avoir assez de places [d’hébergements d’urgence], cela oblige à des arbitrages cruels chaque soir » On ne saurait mieux dire ! Cette cruauté n’est pas une fatalité, elle ne tombe pas du ciel, elle est la conséquence directe des politiques menées”, écrivaient-ils dans leurs communiqué de presse.

Cécile, une personne présente sur place, explique : “On est un collectif tout récent qui regroupe des membres de Migrants Bienvenue 34 et du DAL (association Droit au Logement, ndlr). Notre objectif, c’est de faire de ce lieu une occupation temporaire qui puisse devenir un lieu de vie pour un petit groupe de personnes, sur la base d’une charte prônant l’auto-organisation. Par ce lieu, on essaie d’agréger les forces.”

Lundi 4 mars, les membres du collectif ont eu un rendez-vous en mairie, qui leur a fait part du projet que la Ville a pour le lieu : en faire un lieu d’habitat intercalaire, géré par la fondation Abbé Pierre, pour y loger des familles venant des bidons-villes, puis des logements sociaux. “C’est bien, mais on ne sait pas quand ça va vraiment avoir lieu”, continue Cécile. Aujourd’hui, le collectif exige la réquisition des logements municipaux vides et demande à la mairie de Montpellier plus de transparence sur le potentiel état de vacance de ses infrastructures.

Et pour continuer la lutte, ils appellent à un nouveau rassemblement samedi 9 mars à 13 heures devant l’ancienne auberge de jeunesse municipale, rue des écoles laïques.

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