Montpellier : prison avec sursis pour deux des interpellés de la manif loi sécurité globale du 16 janvier

Le Poing Publié le 19 janvier 2021 à 22:59 (mis à jour le 20 janvier 2021 à 15:39)
Pendant la dispersion de manif du 16 janvier à Montpellier. Crédit photo : Eléa Voltairine. Retrouvez plus de photos d'Elea sur sa page facebook E.Voltairine Photographie

Plusieurs personnes passaient au tribunal après la manifestation montpelliéraine du 16 janvier contre la loi sécurité globale, violemment dispersée malgré son caractère festif. Bilan : deux peines de prison avec sursis et trois convocations ultérieures.

La manifestation du 16 janvier s’était déroulée dans l’ambiance la plus festive qui soit. Pourtant, l’intervention incongrue et violente -tirs de gaz lacrymogènes et de LBD, coups de matraques sur manifestants et journalistes- des forces de l’ordre sur un groupe de quelques dizaines de personnes à peine a semé la zizanie. Résultat : plusieurs interpellations, des saisies de matériel, par ailleurs contestée sur un plan légal par le Collectif Loi Sécurité Globale.

Deux des manifestants interpellés lors de la manifestation sont passés à 14 h en comparution immédiate au Tribunal Judiciaire de Montpellier, et ont acceptés de comparaître immédiatement. Classiquement, les conseils des nombreux collectifs solidaires face à la répression sont de ne pas accepter cette comparution immédiate, les peines y étant tendanciellement plus lourde, parce que plus soumise à des coups de communication politiques du Parquet, et ne permettant que très peu de temps pour préparer sa défense.

Une fois n’est pas coutume, les jugés ont cette fois pu éviter de graves ennuis au vu de leur situation, sans domicile fixe, grâce à la mobilisation de nombreux soutiens qui ont pu fournir tous types d’attestations. Dans les tribunaux français, ne pas avoir de logement, de travail, de famille, ce qu’on appelle les garanties de représentation, vous vaut le plus souvent les plus extrêmes méfiances des magistrats, quant à votre capacité à récidiver ou à vous enfuir. C’est une des matrices de la justice de classe, faite pour écraser les plus pauvres.

Le premier est donc condamné à trois mois de prison avec sursis et à 6 mois d’interdiction de manifester.

Trois mois de sursis et 6 mois d’interdiction de manifester pour le second aussi, plus le remboursement d’un préjudice moral et de frais de procédure à trois policiers s’étant portés partie civile, pour un montant de quelques centaines d’euros. Quant à notre préjudice moral, il passe à l’as, comme d’hab.

Trois autres personnes ont pu sortir du tribunal autour de 15h, après passage devant un Juge de la Détention et des Libertés, avec une nouvelle convocation devant la « justice » au mois de juin.

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