Montpellier : suite à une attaque fasciste, Le Barricade appelle à un rassemblement contre l’extrême-droite

Le Poing Publié le 14 décembre 2021 à 13:19

L’association montpelliéraine Le Barricade a été attaquée par une douzaine de militants d’extrême-droite lors de l’inauguration de leur nouveau local, samedi dernier. Plus tard dans la soirée, les jeunes fachos ont été bousculés.

Avec huit ans d’existence, Le Barricade est devenu une véritable institution montpelliéraine. Le petit local, dans le quartier de la gare, a accueilli pléthores d’événements en tout genre : de soirées festives en soutien à tel ou tel collectif aux cours de Français Langue Étrangère en passant par des projections de films et des réunions de gilets jaunes. Sans compter la buvette, ouverte chaque weekend, où l’on débat sans fin sur l’avenir des luttes sociales.

Après une pause due aux confinements, l’association a rouvert un local bien plus grand au 5 rue Bonnie, quartier Rondelet, avec une inauguration en grande pompe samedi dernier. Dès 18 heures, plusieurs dizaines de personnes étaient présentes pour prendre connaissance des activités de l’association et en proposer de nouvelles. La soirée se déroulait tranquillement et la joie de se rencontrer à nouveau était palpable.

Mais vers 22h30, une douzaine de militants cagoulés d’extrême-droite qui graviteraient, selon nos informations, autour de Jeunesse Saint-Roch et de Jeunes d’Oc (une sorte de réminiscence de feu Génération identitaire), ont attaqué des gens qui fumaient à l’extérieur du local, en les tapant et en leur jetant des bouteilles en verre, blessant une personne. La scène a duré quinze secondes. Les fascistes prennent immédiatement la fuite et les « antifas reviennent armés de battes de baseball », selon le communiqué des assaillants.

Plus tard dans la soirée, une douzaine de militants antifascistes retrouvent quelques fachos sur la terrasse d’un bar place Castellane et l’échange tourne au désavantage de ces derniers. Sur les réseaux sociaux, La Jeune Garde Montpellier, récemment créé, publie le texte suivant : « À Montpellier ce samedi des fachos attaquent un bar avant de se mettre au sprint. Plus tard dans la soirée, lorsque [qu’on] tombe sur leur groupe, ça fait moins les fiers ».

Il est aisé de comprendre que les groupes d’extrême-droite montpelliérains enragent de constater le développement du Barricade alors qu’ils sont eux-mêmes incapables, pour le moment, d’ouvrir leur propre local et d’assumer un agenda public. Mais dans cette France où les discours nazillons d’un Éric Zemmour sont promus par les chaînes de Bolloré et relayés par le service public audiovisuel, ces groupes fascistes se sentent suffisamment à l’aise pour attaquer. Dans un communiqué, Le Barricade parle d’une « tactique connue de l’extrême-droite : le squadrime. Elle consiste à essayer de réduire au silence par la violence les luttes d’émancipation, au service d’un ordre autoritaire et réactionnaire. » Et appelle à un rassemblement le samedi 18 décembre à 18 heures « pour montrer notre détermination face à l’extrême-droite ».

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