Montpellier : une grève des livreurs peu suivie mais en construction
La CGT-Livreurs a lancé trois jours d’actions au niveau national, du 3 au 5 novembre, pour construire un rapport de forces avec les plateformes (Uber Eats, Deliveroo). À Montpellier, Jason Legrux, président de l’association Le Mouvement des coursiers engagés, est déterminé à structurer ces travailleurs indépendants afin de lutter pour leurs droits.
Se mobiliser collectivement quand on est auto-entrepreneur n’est pas chose aisée : Jason Legrux le vit au quotidien. Le jeune bittérois de 21 ans, livreur pour Uber Eats, a créé en juin 2023 son association, Le Mouvement des coursiers engagés, pour défendre le droit des travailleurs des plateformes de livraison. Il demande notamment que les plateformes fournissent gratuitement le matériel (sacs, vestes) à ses livreurs, une augmentation de salaires, le paiement des temps d’attente, des temps de livraison, plus de sécurité au travail et la régularisation des livreurs sans-papiers.
Malgré le mouvement national de grève, en vue de négociations avec les plateformes la semaine prochaine, Jason peine à mobiliser. « C’est vrai que la grève c’est compliqué. Ça s’est déjà vu, mais le statut d’auto-entrepreneur fait que c’est dur à organiser, et on risque de ne pas être assez nombreux », expliquait-il il y a quelques jours dans nos colonnes.
Et ce vendredi 3 novembre, alors qu’il avait organisé un rassemblement sur la place de la Comédie, ils étaient peu. « On était une trentaine le 28 octobre, mais là on est moins, admet-il. J’ai tracté toute la semaine auprès des livreurs et j’ai informé les restaurants. Beaucoup de restaurateurs sont intéressés par nos revendications. » Il donne déjà rendez-vous ce samedi 4 novembre à 13 heures pour continuer la lutte, tout en réfléchissant à des perspectives. « Il faudrait faire des blocages », concède Jason. Après avoir choisi la structure associative, il réfléchit également à s’intégrer pleinement à la CGT-Livreurs pour ne plus « pédaler dans le vent ».
E. B.
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