Nouveau round pour le social et le médico-social en lutte à Montpellier

Le Poing Publié le 11 janvier 2022 à 18:03 (mis à jour le 11 janvier 2022 à 18:06)

Ce mardi 11 janvier avait lieu un nouvel acte de la contestation, d’ampleur, parmi les salarié.e.s du social et du médico-social. Une journée de grève, accompagnée d’un rassemblement puis d’une manifestation qui aura réunie environ 500 personnes sur Montpellier.

Les grévistes, représentés par un collectif autonome, “Mobilisation sociale”, et plusieurs syndicats, ferraillent pour une augmentation de salaire d’au moins 300 euros. Sachant que nombre de métiers concernés n’ont pas eu le droit à la prime Covid d’un peu plus de 180 euros distribuée dans le cadre du Ségur de la Santé.

Autre point de crispation : la perte de sens au travail, avec des travailleurs sociaux qui n’ont pas les moyens d’assurer un accompagnement de qualité comme ils le devraient. Entre l’ubérisation de nombreux métiers du secteur, avec par exemple des éducateurs en freelance en IME et de nombreux contrats précaires, les missions limitées dans le temps… : la coupe est pleine. Notons au passage que les nombreuses expulsions de bidonvilles ordonnées ces derniers mois par Hugues Moutouh, le nouveau préfet-bulldozer de l’Hérault, ont brisé de longs efforts des travailleurs sociaux bossant sur place. Une campagne d’affichage à l’efficacité redoutable est menée ces jours-ci dans les rues de Montpellier : comment un travailleur social qui touche 600 euros par mois, ou qui est menacé par le burn-out dès son début de carrière, est-il censé venir en aide à de plus pauvres que lui qui en touchent 400 ? On se fera une idée plus précise de la situation en lisant, cet article, ou celui-ci.

Les grévistes se sont retrouvés à partir de midi devant la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. L’inquiétude était de mise, au début de l’évènement, devant la faiblesse numérique du rassemblement. L’occasion pour certains des intervenants de rappeler la politique d’intimidation de certains employeurs, quand des salariés qui se sont illustrés par leur prise de parole lors de la précédente mobilisation du 7 décembre se voient convoqués. Des rassemblements de soutien seront annoncés prochainement. Notons que le syndicat Sud Education 34 avait appelé à une assemblée générale à 12h30 au Peyrou, peu suivie, qui précède une journée de grève jeudi 13 qui elle au contraire s’annonce d’ores et déjà historique. Les participants à cette AG ont ensuite rejoint la manif.

Et puis, alors que la petite foule s’élance en direction de la Comédie, elle s’étoffe, jusqu’à atteindre des dimensions honorables, rassurantes en tout cas, avec environ 500 personnes, plus le renfort des travailleurs des CHU de Montpellier et Béziers. Pendant qu’une délégation est reçue en préfecture.

Rappelons que d’autres journées de mobilisation sont appelées, parmi lesquelles une participation à la journée de grève et de manif interpro du 27 janvier pour l’augmentation des salaires, et une nouvelle journée d’action centrée sur le médico-social et le social, le 1er février. Cette dernière pourrait se voir reconduire dans certains établissements. Certains parmi les plus bas salaires se réservent, pour une lutte qui est loin d’être finie.

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