“Préfet casse-toi, la Comédie est pas à toi” : 250 montpelliérains en colère à la manif pro Palestine
Ce samedi 9 novembre 2024, 250 personnes ont manifesté à Montpellier en soutien aux peuples palestiniens et libanais. Des policiers ont empêché tout passage sur la place de la Comédie après une nouvelle interdiction préfectorale.
Malgré la pluie, les montpelliérain.es soutiens aux peuples palestiniens et libanais ne se découragent pas. Une nouvelle manifestation était ainsi programmée ce samedi 9 novembre dans les rues du Clapas.
Après l’interdiction systématique faite à BDS et à la Libre Pensée, associations motrices dans la lutte de soutien au peuple palestinien à Montpellier de manifester sur la place de la Comédie, un rassemblement avait été déclaré par 21 associations et organisations politiques de la ville, à 15h sur la place hôte d’une grande partie des mobilisations montpelliéraines.
Déclaration à nouveau refusée par le préfet de l’Hérault. C’est par deux camions de police que sont accueillis les premier.ères venu.es, positionné.es sur les marches de l’Opéra Comédie. Sous menace de verbalisation celles-ci se sont vu.es ordonner de quitter les lieux.
C’est donc à l’angle de la rue Foch et de la place, devant l’enseigne Mac Donald, qu’ont eu lieu les habituelles prises de parole des organisations participantes.
Le cortège, fort d’environ 250 personnes, a ensuite tourné dans plusieurs rues de l’Écusson. Parmi les slogans entendus, « Palestine vivra, Palestine vaincra », « Une seule solution, arrêter l’occupation », ou encore « Israël assassin, préfet complice ».
Pour comprendre la portée de ce dernier cri de colère, il faut remonter au début du mois d’octobre. Un militant de la Libre Pensée a été l’objet d’une plainte en diffamation déposée par le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch, ce qui lui a déjà valu une audition libre devant les services de police. Sa faute, d’après son association : avoir lu publiquement un communiqué de la Fédération Nationale de la Libre Pensée envisageant « la présence massive à l’audience des référés [NDLR : audience au Tribunal Administratif souvent déclenchée par les recours de la Libre Pensée 34 face aux interdictions de manifester émises par le préfet de l’Hérault] des partisans inconditionnels, en France, de la politique de l’État d’Israël, qualifiés de complices des génocidaires, la politique d’interdiction systématique des manifestations par le préfet et la décision du juge des référés comme les signes d’une collusion objective entre ces différents acteurs pour tenter d’imposer le silence à la Libre Pensée de l’Hérault. »
Après quelques arrêts devant des enseignes « à boycotter » en raison de partenariats économiques avec l’État israélien ou d’une présence dans les territoires occupés, comme Carrefour ou SFR, les manifestant.es ont tenté de rejoindre la place de la Comédie via le passage Lonjon, à côté du Gaumont.
Au bout du passage, un cordon de police, copieusement hué, a empêché les participant.es de poursuivre. Même configuration de retour au bas de la rue de la Loge. Ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère des mobilisé.es, qui ont scandé pendant de longues minutes des « Police partout, justice nulle part », ou encore des « Préfet casse toi, la Comédie n’est pas à toi »
La rapporteure spéciale à l’ONU pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, a récemment épinglé la France pour ses mesures d’interdiction des manifestations de soutien à la Palestine.
Après d’ultimes prises de parole, le rassemblement du jour s’est dispersé peu avant 17h30. Rendez-vous est déjà pris pour le samedi 16 novembre, dans un lieu qui reste à déterminer.
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