Un nouveau rassemblement anti-carcéral a eu lieu ce jeudi devant la prison de Villeneuve lès Maguelone
Une vingtaine de personnes se sont réunies hier soir devant la prison de Villeneuve-lès-Maguelone pour se faire entendre des détenus, en ramassant des pierres au bord de la route qui longe la prison et en les tapant sur la barrière de sécurité. L’objectif de cette action, organisée par l’assemblée de Montpellier contre les violences d’État et pour les libertés, est de soutenir « les enfermés des quartiers populaires que l’on voudrait invisibles, les militants enfermés pour leurs engagements, et toutes celles et ceux qui subissent la répression d’État et l’injustice des lois du capital. » Des prisonniers ont répondu avec les moyens du bord, en criant ou en faisant tournoyer des linges aux barreaux de leurs cellules. À Montpellier, la répression est d’actualité : la semaine dernière, un homme a été condamné à trois mois de prison ferme pour « participation à un attroupement armé » suite à la manifestation du 14 avril, et un lycéen d’origine ivoirienne a été condamné à un mois de prison ferme sous prétexte qu’il aurait fourni des « faux-papiers » aux autorités. La plupart de ceux qui sont condamnés à de la prison par le tribunal de Montpellier sont amenés à la « maison d’arrêt » de Villeneuve-lès-Maguelone, qui compte 900 détenus pour seulement 550 lits.* La nourriture y est infecte, les personnels soignants sont insuffisants, certains matons se comportent comme des bourreaux, les détenus sont incités à prendre des cachets et travaillent pour 2€ de l’heure au profit de la multinationale Sodexo.
Les autorités se vengent
Au bout d’une heure, ceux qui se sont rassemblés devant la prison sont rentrés vers le parking et ont constaté que les pneus de leurs voitures avaient été crevés. Deux hommes en rangers ont été aperçus près du parking avant d’aller serrer la main à des gendarmes. L’un des gendarmes a fait un doigt d’honneur en direction de ceux qui s’apprêtaient à changer leurs pneus. Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour comprendre que cette action malveillante a probablement été commise par des matons ou des policiers mécontents que les violences d’État soient contestées. Lors d’un rassemblement similaire qui s’était tenu devant la même prison le 27 novembre 2017, un maton, caché derrière le mur d’enceinte, avait copieusement insulté les militants anti-carcéraux à l’aide d’un mégaphone. Les militants avaient ensuite reçu des amendes burlesques pour « stationnement gênant », dont certaines avaient été dressées à une date antérieure au rassemblement. Cette répression mesquine n’entache en rien la détermination des militants, qui se sont promis de revenir rapidement devant la prison de Villeneuve-lès-Maguelone pour dénoncer l’horreur carcérale.
Source :
* « Surpopulation carcérale dans l’Hérault : le contrôleur général des prisons saisi », Midi Libre, 5 janvier 2018
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