Université Paul-Valéry : des étudiants demandent l’arrêt d’accords avec des facs israéliennes

Le Comité Universitaire Palestine de Montpellier, monté peu après le 7 octobre 2023, se mobilise pour que l’Université Paul-Valéry rompe ses accords avec trois facs Israéliennes accusées de complicité avec le génocide en cours en Palestine. Ils ont tenté de faire voter une motion en ce sens dans les instances décisionnaires de leur campus
Les 4 et 11 mars dernier, des étudiants (jusqu’à 200 le 4 mars) étaient devant le bâtiment de la présidence de l’université Paul-Valéry pour manifester leur soutien à une motion présentée dans les instances décisionnaires de la faculté. Celle-ci demande l’arrêt d’accords inter-universités entre la fac de lettres montpelliéraines et les institutions d’enseignement supérieur israéliennes de Haïfa, Bar Ilan et Tel-Aviv. Cette motion a fait l’objet de votes, et a été rejetée lors du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU) ainsi qu’en Conseil académique.
Une mobilisation initiée par le Comité Universitaire Palestine de Montpellier, créé peu après le 7 octobre 2023, comme l’expliquent deux de ses membres : “Nous, comme beaucoup d’autres étudiants du monde entier, avons répondu à l’appel de la fac palestinienne de Birzeit qui demandait un boycott académique des universités Israéliennes, qui sont complices du génocide en cours, car très liées à l’État Israélien.”
Trois accords visés
Pour étayer leur analyse, les militants du comité Universitaire Palestine de Montpellier se basent sur l’ouvrage de la chercheuse israélienne Maya Wind, “Towers of Ivory and steel : how Israel University deny Palestinian freedom”, où elle décrypte notamment les programmes des trois universités avec lesquelles Paul-Valéry a des accords.
L’université de Haïfa, par exemple, abrite un centre d’analyse militaire affilié à Rafael, l’entreprise nationale d’armement d’Israël. Elle a offert des primes de 2 000 dollars et des exemptions de loyers à des étudiants soldats. Cette université exclue également les étudiant palestiniens et les interdisant de se présenter aux élections de syndicats étudiants.
L’université de Barn Ilan, quant à elle, abrite le think tank BESA, qui s’oppose ouvertement à la fin de l’occupation des territoires palestiniens; jugée illégale au regard du droit international. La recherche y sert également des intérêts militaires : le département d’informatique de cette université a collaboré avec l’armée israélienne pour développer des véhicules de combat informatisé.
Enfin, troisième université avec laquelle l’Université Paul-Valéry a un accord, celle de Tel-Aviv . Celle-ci forme les unités d’espionnage de Tsahal, l’armée Israélienne, via le programme Galim, le tout sous la tutelle du ministère de la défense. Dans cette institution, les universitaires théorisent le génocide en cours, notamment via l’institut pour les études de sécurité nationale. Ce centre a par exemple formulé et recommandé la doctrine dite “Dahiya” consistant à “faire un usage disproportionné de la force” sur des infrastructures civiles. Le même centre a organisé en 2018 un colloque intitulé “la bataille pour l’iopinion publique, Gaza comme étude de cas”, le but étant d’identifier des moyens de légitimer l’usage de balles réelles sur des manifestations pacifiques palestiniennes.
Malgré le rejet du vote de la motion demandant l’arrêt de ces accords, les étudiants du Comité ne désarment pas, et comptent investir la mobilisation en cours sur le campus de la route de Mende contre les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur pour faire entendre leurs revendications : “On voit un lien entre cette politique d’austérité et le génocide en Palestine”, explique l’une de ses membres : “On doit se battre contre ses ramifications internationales via l’impérialisme.” Dans le cadre de la semaine Internationale contre l’Apartheid à Montpellier du 21 au 30 mars 2025, le comité organise une conférence mardi 25 mars à 17 h 30 à l’université Paul-Valéry en visio avec Salwa Jamal, une Palestinienne de Rafah, pour parler des résistances populaire de la société civile gazaouie.
Contactée, la présidence de l’Université Paul-Valéry n’a pas répondu à nos questions.
📢 Rejoignez la Semaine Internationale contre l’Apartheid à #Montpellier du 21 au 30 mars 2025 ! Débats, conférences, projections et manifestations pour la justice en #Palestine.
— BDSF/Up-Mtp (@BdsfUpMtp) March 21, 2025
Thème : Le pouvoir du peuple fait de l’apartheid une histoire ancienne. #BDS #IAW2025 pic.twitter.com/CvFsnPz73e
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