2500 gilets jaunes à Montpellier pour l’anniversaire du mouvement, une dizaine d’arrestations

Le Poing Publié le 17 novembre 2019 à 11:33 (mis à jour le 17 novembre 2019 à 17:37)
Ce samedi, à Montpellier, environ 2500 gilets jaunes ont célébré les un an de leur mouvement. Pour ce 53e acte, la détermination s’est ressentie dans le cortège et au rond-point de Près d’Arènes. Bilan positif pour ce premier anniversaire, malgré une répression banalisée.

Départ fiesta batucada

Rassemblement 14h Comédie. L’ambiance est bon enfant. Pour une fois, la police n’est pas présente dès le départ. Un cortège déterminé et festif se forme avec comme projet d’aller bloquer le centre commercial Odysseum. Le trajet se déroule sans encombres jusqu’au quartier Millénaire, où les manifestant·e·s sont bloqué·e·s par une ligne de gendarmes. Premières grenades lacrymogènes.


Ils se rabattent sur le rond-point de Prés d’Arènes, occupés par trois cents gilets jaunes depuis le matin. Sur le chemin se trouve la permanence du député macroniste Patrick Vignal, candidat à la mairie de Montpellier. Les vitres du local explosent, un A cerclé d’anarchiste et une faucille et marteau communistes sont tagués, ainsi que l’acronyme PCM, pour parti communiste maoïste. Déjà, en août, sa permanence avait été peinturlurée.


Endurance

Traquée par les forces de l’ordre, la manifestation s’enfonce au pas de course dans le parc ensoleillé Georges Charpak (Port-Marianne), scène de calme avant la tempête. Au passage du cortège, près de l’arrêt de tram Pablo Picasso, les fourgons des forces de l’ordre débarquent à toute vitesse, poussant les gilets jaunes les plus déterminés à courir dans leur direction. Ils sont rapidement repoussés à coup de gaz ; le cortège continue sa marche sous tension en direction de Prés d’Arènes, mais il se retrouve scindé. Un premier groupe parvient à se frayer un chemin jusqu’au rond-point, un second aussi mais par un détour empruntant des ruelles sinueuses, et un troisième se retrouve nassé.

Entre convergence et altercation

Au rassemblement de Prés d’Arènes, déclaré en préfecture, la joie des retrouvailles est de courte durée : une voiture voit son pare-brise brisé, créant une confusion et l’indignation des autres gilets jaunes. L’idée de se diriger sur l’autoroute émerge dans les discussions, coupée rapidement par l’intervention au micro d’un gilet jaune du rond-point. Dans la foulée, les gendarmes gazent et chargent, les gilets jaunes se réfugient sur le parking du Casino adjacent, et cette configuration se répète, dans un calme très relatif.


Retour en force sur la préfecture

N’attendant pas la dispersion policière à Prés d’Arènes, plus de trois cents gilets jaunes mettent le cap sur la préfecture. Contrôles, arrestations arbitraires, violences gratuites : la police se lâche. À la Comédie, un policier, vraisemblablement de la compagnie départementale d’intervention, casse sciemment le téléphone de Camille, une observatrice de la Ligue des droits de l’Homme, et plante ses doigts dans les yeux de son accompagnateur. Un SDF est savaté, gratuitement.


On compterait une dizaine d’interpellations, dont un membre de l’Union communiste libertaire, qui a vivement protesté dans ce communiqué.

Bref, un an après, les gilets jaunes sont toujours là !

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