Pourtant obligé de loger les demandeurs d’asile, la préfecture de l’Hérault envoie balader les squatteurs du Château
Le squat du Château, ouvert il y a un an dans une propriété de la SNCF située boulevard Vieussens à Montpellier, est menacé d’expulsion. Le 19 novembre, un juge d’exécution des peines a en effet confirmé l’évacuation sans trêve ni délai des 80 occupants du lieu, pour la plupart demandeurs d’asile, alors que l’État est pourtant légalement tenu de les héberger pendant toute la durée de leur demande.
Le directeur du cabinet du préfet de l’Hérault, Mahamadou Diarra, a reçu hier une délégation de membres de la Cimade, de Réseau éducation sans frontières, de la Ligue des droits de l’Homme, et de Solidarité partagée – l’association créée par les porte-parole de fait du Château, qui ne sont pas demandeurs d’asile. L’entrevue a duré environ une heure et n’a rien donné : « il a dit qu’il n’y avait pas de locaux disponibles pour nous et il a confirmé que le préfet se rangerait derrière la décision du juge et qu’il allait donc nous expulser, mais “pas dans l’immédiat” pour reprendre ses mots. Il nous a dit qu’il voulait attendre d’avoir pris en charge davantage de personnes » précise Sam, membre de Solidarité partagée. Avant cette réunion, la préfecture de l’Hérault était déjà en possession d’une liste d’une quarantaine de demandeurs d’asile de plein droit, mais elle n’a proposé une solution de logement qu’à une poignée d’entre eux.
Mahamadou Diarra a donné un nouveau rendez-vous aux associations dans deux semaines. « Comment il s’imagine que les gens font ? s’indigne Sam. Nous, on va continuer à avancer pour laisser personne de côté. »
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