Acte IX. Nîmes : les gilets jaunes se révoltent, la police se venge
« Nous sommes arrivés de Montpellier vers 10h, par les petites routes pour éviter les barrages de policiers. Un peu de monde attendait déjà aux Costières dans une ambiance calme. On a commencé à remonter vers le centre en passant par le périphérique et et des petites rues. L’ambiance était très bon enfant, presque molle. On était plus de 2 500. Premier face à face avec la police au niveau de la préfecture et de la gare. Aucune provocation, juste un petit moment de tension. Le terrain n’était de toute façon pas propice à l’affrontement.
Après un tour vers les Arènes et la maison carrée, retour aux rues derrière la préfecture et premiers gazages. Les affrontements avec la police ont commencé à partir de là. Pierres et pavés contre lacrymos. Un petit détail : un hélicoptère survolait la manifestation en permanence pour guider les CRS dans leurs avancées et reculs. Mais comme le sens du vent jouait en la défaveur de la police, ceux-ci ont bien vite dégainé les LBD40, touchant de nombreuses personnes à la tête. La situation s’est donc nettement tendue et le groupe a reflué autour des arènes au son de ‘‘Macron Démission’’ et autres ‘‘Ahou !’’
Des palissades de chantier ont été utilisées comme barricades et l’affrontement a duré un moment avec de nombreux gazages et usage de LBD40. Quelques gilets jaunes ont allumé un feu, suscitant une charge des CRS qui ont vite rebroussé chemin : d’autres gilets jaunes placés à un point stratégique leur ont envoyé une salve de feux d’artifice les faisant danser au milieu des étincelles. Une débâcle assez spectaculaire et applaudie par la foule.
Après plusieurs affrontements, la manifestation repart dans le calme dans les rues de Nîmes, sans croiser un seul CRS. L’ambiance se détend aussitôt. Puis retour aux Arènes : barricades, jets de pavés, gazages sauvages, LBD40, toujours sous la surveillance de l’hélicoptère. On finit par refluer boulevard Victor Hugo et la foule se déchaîne. Je tiens à exprimer ici solennellement tout mon soutien aux familles des vitrines brisées. L’ambiance était insurrectionnelle au possible, les banques alignées fièrement sur le boulevard en ont logiquement fait les frais.
Puis vint le temps de la dispersion en rase campagne tandis que les cordons de policiers se resserraient peu à peu sur nous. Bilan de la journée : une détermination sans faille des gilets jaunes, venus de toute la région pour se prêter main-forte. Une répression toujours plus forte qui a fait de nombreux blessés, certains graves. Et une certitude : vivement l’acte 10. »
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