Des centaines de manifestants à Montpellier pour l’avortement, après sa remise en question aux USA
Environ 600 personnes ont manifesté cette après-midi du samedi 2 juillet dans les rues de Montpellier pour le droit à l’avortement, après la décision prise par la Cour Suprême des Etats-Unis de revenir sur l’inscription dans la loi fédérale de ce droit fondamental.
Après deux premiers rassemblements moins fournis les 8 et 14 mai, les rangs de la nouvelle manifestation de solidarité avec les femmes états-uniennes ont très nettement gonflé cette après-midi du samedi 2 juillet. Pas moins de 600 personnes ont défilé entre la place de la Comédie et la préfecture de Montpellier, à l’appel du Planning Familial, de Nous Toutes, et de diverses associations féministes et groupes politiques.
La Cour Suprême est revenue le 24 juin sur l’arrêt Roe V. Wade. Lequel garantissait depuis 1973 le droit à l’avortement au niveau fédéral au nom du respect de la vie privée. En conséquence, les différents Etats ont maintenant les mains libres pour décider ou non d’interdire l’accès à l’avortement. Dans les faits, environ la moitié des Etats, surtout dans le sud et le centre républicain et conservateur, sont en passe ou ont déjà interdit l’IVG, même en cas de viol ou d’inceste.
On verra à raison dans le défilé montpelliérain du jour une manifestation de solidarité internationale. Mais pas que. De nombreuses pancartes dans la manif sont venues rappeler la fragilité des droits conquis, y compris les plus fondamentaux, tandis que d’autres s’inquiètent au vue de l’immense influence des USA que la décision du 24 juin ne serve de source d’inspiration à d’autres pouvoirs, dans d’autres pays.
Le fait est que le droit à l’avortement n’est pas aussi solide que ce qu’on pourrait penser en France. Début 2017 le Haut Conseil à l’Egalité publiait un rapport sur l’accès à l’avortement en France, qui dressait un constat ambiguë. D’un côté de nets progrès depuis l’adoption de la loi Veil autorisant l’avortement en 1975, de l’autre la fermeture de près de 130 centres d’IVG depuis le début des années 2000. Si la fermeture de ces sites répond plus à des logiques de rentabilité financière, il s’agit bien de facto d’une régression dans l’accès à ce droit fondamental. Rappelons également qu’il existe encore une clause de conscience qui protège les médecins refusant de pratiquer l’acte.
Dans la foulée de la décision de la Cour Suprême états-unienne, une proposition de loi a été déposée à l’assemblée nationale française, allant dans le sens d’une inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Si la mesure figure dans le programme d’union de la gauche porté par la NUPES, le groupe LREM est plus ambigüe sur la question. Si de nombreux parlementaires En Marche soutiennent la constitutionnalisation de ce droit fondamental, un amendement et une proposition de loi constitutionnelle avaient déjà été déposés en ce sens, en juillet 2018 et juillet 2019 par des députés de gauche. A l’époque, 145 députés avaient voté contre, dont 100 élus LREM. Parmi eux, Gabriel Attal, actuel ministre du Budget, ou encore Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement.
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