Grève du 2 octobre : l’arrêté de tri des manifestants jugé illégal, le préfet prétendait lutter contre l’extrême droite

Pour réprimer la troisième journée de mobilisation du mouvement « On bloque tout », ce 2 octobre, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, avait publié la veille un arrêté interdisant « la présence de toute personne extérieure à la manifestation déclarée par l’intersyndicale, composée de ses adhérents, militants et sympathisants ». L’arrêté, discriminatoire, a été suspendu par la justice.
L’arrêté, qui prévoyait également la captation d’images par drones et l’interdiction d’accès à l’Écusson, a en effet été jugé illégal, à la suite d’une saisine en référé du tribunal administratif de Montpellier par la Ligue des droits de l’Homme. Sa porte-parole locale, Sophie Mazas, a insisté, lors de l’audience qui s’est tenue ce 2 octobre au matin, sur le fait qu’aucune jurisprudence ne permettait un tel tri des manifestants. Une argumentation complétée par le Syndicat des avocats de France, notamment sur l’absence de toute base légale pour interdire spécifiquement l’accès au centre-ville.
De son côté, le directeur de cabinet du préfet a justifié la mesure par la nécessité de lutter… contre l’extrême droite ! L’argument est pour le moins cocasse, alors qu’un groupe identitaire a pu tranquillement agresser des manifestants le 18 septembre, sous les yeux de la police. L’agent de l’État a aussi prétendu que l’arrêté était le fruit de discussions avec les syndicats, ce qui a provoqué la désapprobation des syndicalistes de Solidaires présents dans la salle d’audience.
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